South by Southwest: nouvelles frontières de la techno


Édition du 04 Avril 2015

South by Southwest: nouvelles frontières de la techno


Édition du 04 Avril 2015

« Certains aspects de la créativité peuvent déjà être reproduits par les ordinateurs, et c’est une question de temps avant qu’on y arrive en donnant aux ordinateurs plus de contexte », soutient Stephen Wolfram, pdg de Wolfram Research.

Brancher son cerveau... en ligne

En construisant un langage de programmation aussi proche que possible du langage humain, Stephen Wolfram souhaite démocratiser la programmation. «Dans le futur, on va continuer à essayer d'automatiser ce que les humains font déjà. De plus, on veut offrir un langage qui aidera les humains à décrire leurs objectifs et à expliquer aux ordinateurs comment ils peuvent les atteindre.»

À terme, Stephen Wolfram croit que les ordinateurs pourront accomplir tout ce dont le cerveau humain est capable. Le futur qu'il entrevoit en est donc un où les humains pourront pratiquement obtenir tout ce qu'ils veulent grâce aux ordinateurs. Dans ce futur, toujours selon lui, les humains pourront brancher leur cerveau directement en ligne et apprendre beaucoup plus rapidement : «Les machines vont nous aider à être nous-mêmes, mais en mieux», a-t-il prédit.

Atteindre l'immortalité en téléversant son cerveau sur le Web

Même si on peut repousser les limites du corps grâce aux technologies et en augmenter l'espérance de vie, c'est au-delà du corps que les apôtres de la technologie cherchent l'immortalité. Martine Rothblatt, pdg d'United Therapeutics, vise à atteindre l'immortalité en créant une copie numérique de son cerveau et de celui de son épouse Bina.

Martine Rothblatt ne veut d'ailleurs pas attendre de mourir pour parvenir à ses fins. Elle a ainsi fait développer un agent conversationnel (chatbot) programmé afin d'imiter la personnalité de sa femme. Cet agent conversationnel est associé à un buste robotisé de Bina, que Martine Rothblatt appelle BINA48 et qui affecte avoir des sentiments lorsqu'on lui parle. «Si une seule personne est capable d'aller si loin, avec tous ceux qui travaillent sur des logiciels d'intelligence artificielle, c'est pour moi inévitable qu'on y parvienne et que BINA48 évolue jusqu'au point d'avoir une cyberconscience.»

Martine Rothblatt n'est pas la seule à entrevoir un monde où on pourra créer des clones virtuels ou vivre éternellement sous la forme d'un logiciel. «Atteindre l'immortalité, je n'ai vraiment aucun doute qu'on va y arriver en téléversant notre cerveau dans un système numérique», a déclaré Stephen Wolfram dans le cadre de sa conférence à SXSW.

Malheureusement, Ray Kurzweil, qui a prédit que les humains pourraient exister sous une forme purement logicielle dans son livre The Singularity is Near, n'était pas de la partie à SXSW. Depuis qu'il est devenu directeur de l'ingénierie de Google, le pionnier de l'intelligence artificielle se fait plus discret.

Google et l'intelligence artificielle

Il faut dire que Ray Kurzweil, qui siège au conseil d'administration d'United Therapeutics, la société de Martine Rothblatt, est tout un personnage. À 15 ans, en 1963, il développait son premier logiciel, lequel était capable de composer des partitions de musique classique. Quinze ans plus tard, il fondait Kurzweil Computer Products, une entreprise dont la technologie de reconnaissance vocale est à l'origine de Nuance Communications (Nasdaq, NUAN, 14,08 $ US), aujourd'hui valorisée à 4,6 G$ US.

L'embauche de Ray Kurzweil prend tout son sens lorsqu'on se penche sur les acquisitions réalisées par Google au cours des dernières années. En 2014, le géant de Mountain View, en Californie, aurait déboursé plus de 400 millions de dollars américains pour mettre la main sur DeepMind Technologies. La start-up londonienne, qui travaillait à la création de réseaux neuronaux, soit des logiciels imitant le cerveau, n'avait alors aucun revenu.

Les investissements de Google contrastent avec les propos sur l'intelligence artificielle du président du conseil de Google, Eric Schmidt, à SXSW : «Tout ce qui dépasse un assistant virtuel plus performant que ce qu'on a aujourd'hui est de la pure spéculation», a-t-il lancé sur une des scènes du festival. Même s'il est permis d'avoir des doutes par rapport aux clones virtuels, il est surprenant que la vision de Google en matière d'intelligence soit aussi modeste. À moins que son président ne tienne de tels propos juste pour ne pas alerter l'opinion publique.

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