Entrevue n°222: Juan José Pocaterra, cofondateur de Vikua et Global Shaper


Édition du 18 Octobre 2014

Entrevue n°222: Juan José Pocaterra, cofondateur de Vikua et Global Shaper


Édition du 18 Octobre 2014

Par Diane Bérard
D. B. - Donnez-nous un exemple d'intervention du côté du transport public ?

J. J. P. - Nous nous attaquons à la désorganisation du réseau. Au Venezuela, par exemple, les autobus du réseau public appartiennent à des entrepreneurs privés. La municipalité leur attribue des itinéraires qu'ils couvrent ensuite selon leur bon vouloir. Un fouillis ! Le transport public est pourtant une activité qui génère des revenus importants et qui pourrait en générer encore plus. Nous avons mené un projet à Maracay, au Venezuela : la cartographie des itinéraires de tous les autobus. Cela n'avait jamais été fait auparavant. L'administration municipale en a été quitte pour toute une découverte : 86 % des routes attribuées convergeaient vers la même voie. Voilà pourquoi cette zone était congestionnée en permanence !

D. B. - Quel est votre rêve ?

J. J. P. - Je veux contribuer à faire migrer la discussion autour de la ville intelligente. Ce n'est ni la technologie ni aucun autre outil qui rend la ville intelligente. Ce qui compte, c'est son utilisation dans votre gestion. Installer des caméras de surveillance partout, comme Moscou le fait, ne rend pas une ville intelligente. La technologie n'est pas intelligente. Elle peut rendre la ville intelligente. Les IBM et Siemens de ce monde aiment associer le concept de ville intelligente à la technologie. c'est normal, ils vendent de la technologie. C'est à nous d'amener le débat ailleurs.

D. B. - À 27 ans, vous vous sentez déjà vieux...

J. J. P. - Je ne me sens plus si jeune. Les 20 ans «disruptent» le monde. Ils en sont au stade où ils lancent des idées et expérimentent. Ma génération, elle, doit passer à l'étape suivante. Nous devons présenter des résultats concrets, démontrer notre expertise.

D. B. - Vous êtes un Global Shaper, soit un agent de changement. Comment voulez-vous changer le monde ?

J. J. P. - Pour changer le monde, il faut passer par les villes. Elles incarnent les principaux enjeux du 21e siècle.

D. B. - Vos solutions s'appliquent aux marchés émergents, les appliquerez-vous aux économies développées ?

J. J. P. - Je ne refuserai pas de contrats. Mais il y a tellement de bureaucratie et de normes dans les pays développés qu'il est difficile d'innover. Si Montréal est ouverte à l'idée de transférer toute sa gestion de la circulation dans une solution infonuagique, je suis partant.

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