Archambault fait un pari à long terme

Publié le 21/11/2009 à 00:00

Archambault fait un pari à long terme

Publié le 21/11/2009 à 00:00

Par Alain McKenna

Tandis que Renaud-Bray continue d'investir dans le développement du marché du livre-papier, Groupe Archambault parie à long terme sur le livre numérique. La filiale de Quebecor Media a lancé, à la fin août, le premier portail québécois de ventes de livres numériques Jelis.ca en partenariat avec Sony Canada.

Trois mois plus tard, le détaillant croit avoir déniché un marché potentiel intéressant, même si la rentabilité n'est pas encore au rendez-vous.

Le phénomène du livre numérique grand public, ou eBook, est tout récent au Québec. En offrant plus de 10 000 titres francophones dès son lancement, Jelis.ca a ni plus ni moins adopté le rôle de pionnier dans ce créneau.

Un rôle qui ne vient pas sans risque. Le marché est encore très petit et sa croissance dépend de la volonté de plusieurs acteurs venant de différentes industries, dont les éditeurs et les fabricants de matériel électronique.

Les responsables du site en sont conscients. " Il n'y a pas une fortune à faire pour le moment. J'espère que nous pourrons rentabiliser le site dans un délai raisonnable ", dit Bruno Caron, directeur du développement Web pour le Groupe Archambault.

Nouveaux marchés potentiels

La stratégie d'Archambault se situe davantage à long terme. " Depuis presque trois mois, l'intérêt des consommateurs va au-delà de la curiosité ", ajoute M. Caron.

" La demande va augmenter, comme dans le marché anglophone. En plus, le livre numérique s'adresse à certaines parts du marché plus spécifiques : on pense aux bibliothèques, où l'espace coûte cher, et qui pourraient développer une interface de location de livres numériques. "

Bruno Caron voit aussi du potentiel dans le créneau des applications multimédias. " Si nous envisageons bêtement le livre numérique comme un clone du papier, nous échouerons. Mais si nous le considérons comme un produit numérique, cela peut aller plus loin : on pourrait intégrer différents scénarios de finales, ou même une trame sonore, comme dans les films. "

Les libraires indépendants inquiets

Contrairement à Archambault, les libraires indépendants craignent l'arrivée du format de diffusion numérique. " Ça ne nous touche pas encore, mais ça va finir par nous atteindre ", s'inquiète Yvon Lachance, copropriétaire de la librairie Olivieri, à Montréal.

M. Lachance s'inquiète entre autres du fait que, sur Internet, les éditeurs et les auteurs jouent sur un pied d'égalité avec les libraires lorsque vient le moment de vendre des livres. " Tout le monde se demande qui les vendra. Est-ce que ce sera l'auteur, l'éditeur ou le libraire ? "

Le libraire appréhende, plus que tout, une concentration qui pourrait anéantir les libraires indépendants. " Ma crainte est que les plus gros s'en servent pour restreindre l'accès des plus petits. Le marché du livre est déjà difficile, s'il s'effrite au profit du numérique, cela fera tomber des acteurs dans l'industrie."

" Aux États-Unis, c'est la librairie en ligne Amazon qui vend 80 % des livres numériques. C'est ce qui fait le plus peur : la concentration.

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