Malgré une décision de justice, Apple refuse d'aider le FBI

Publié le 17/02/2016 à 15:06

Malgré une décision de justice, Apple refuse d'aider le FBI

Publié le 17/02/2016 à 15:06

Par AFP

Tim Cook. (Photo: Bloomberg)

Apple dit non au FBI. C'est en substance ce qu'a répondu Tim Cook à une injonction des autorités américaines de donner accès aux données internes du téléphone d'un des tireurs de la tuerie de San Bernardino. Mais la Maison-Blanche a souligné mercredi que cette décision judiciaire était très «spécifique».

«Le ministère de la Justice ne demande pas à Apple de modifier son produit ou de créer un moyen détourné d'accéder à l'un de leurs produits», a martelé Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain. «Il demande simplement quelque chose qui aurait un impact sur cet appareil spécifique».

La juge californienne Sheri Pym a exigé mardi d'Apple qu'il fournisse «une assistance technique raisonnable» pour aider les agents des forces de l'ordre à obtenir l'accès aux données de l'appareil. Dans son jugement, elle demande notamment à Apple de fournir un logiciel utilisable seulement sur cet appareil précis, et permettant aux enquêteurs de contourner l'effacement automatique des données qui intervient normalement après un certain nombre de tentatives infructueuses pour deviner le mot de passe de déverrouillage.

Dans une lettre ouverte publiée sur le site de l'entreprise, le patron d'Apple, Tim Cook, s'est insurgé contre cette requête «sans précédent» qui a, selon lui, «des implications dépassant largement le cadre légal de cette affaire». «Les clients attendent d'Apple et des autres entreprises de technologies qu'elles fassent tout en leur pouvoir pour protéger leurs informations personnelles» et c'est pourquoi le groupe a recours au cryptage, justifie le patron de la marque à la pomme.

«Quand le FBI a demandé des données que nous avions en notre possession, nous les avons fournies», assure-t-il. «Mais le gouvernement américain nous demande désormais quelque chose que nous n'avons pas et quelque chose que nous considérons comme trop dangereux pour être créé. Ils nous ont demandé de concevoir un moyen détourné de pénétrer dans l'iPhone», ajoute-t-il.

«Le gouvernement suggère que cet outil pourrait n'être utilisé qu'une seule fois», remarque Tim Cook. «Mais ce n'est tout simplement pas vrai. Une fois créée, la technique pourrait être utilisée à l'infini, sur tous types d'appareils. (...) Au final, nous craignons que cette demande mette à mal les libertés que notre gouvernement est censé protéger», conclut-il.

«La question débattue ici est différente»

«Il y a un débat intense sur l'équilibre à trouver entre la nécessité de protéger la vie privée et celle de protéger la sécurité nationale des États-Unis. Mais dans ce cas précis, le question est beaucoup plus étroite», a rconnu le porte-parole de l'exécutif. M. Obama «croit au principe de la protection de la vie privée et des libertés des Américains», a-t-il ajouté, mais «la question débattue ici est différente».

Depuis quelques mois, les autorités américaines demandent de manière de plus en plus pressante l'aide des groupes technologiques dans la lutte contre les jihadistes qui cryptent régulièrement leurs messages. Les industriels comme Apple, soucieux de leur image auprès de l'opinion, sont cependant réticents à l'idée de baisser le niveau de cryptage. 

Dans l'affaire de San Bernardino, le directeur du FBI, James Comey, avait encore déploré la semaine dernière que, deux mois après la tragédie qui a fait 14 morts début décembre, il y ait toujours «un des téléphones des assassins qu'ils n'avaient pas réussi à ouvrir».

«Nous avons pris l'engagement solennel envers les victimes et leurs familles que nous ne ménagerons aucun effort et que nous rassemblerons autant d'information et de preuves que possible», a rappelé pour sa part la procureure fédérale du centre de la Californie Eileen Decker.

 

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