Thérèse Laferrière est une championne de la recherche. La professeure titulaire de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval s'est notamment engagée dans la direction du projet " L'école éloignée en réseau " et dans le design de communautés d'élaboration de connaissances à l'Institute for Knowledge Innovation and Technology de l'Université de Toronto. Elle est la Personnalité du mois de mars 2010 en TI au Québec.
Les Affaires - Vous avez contribué au projet des Écoles éloignées en réseau (ÉÉR), qui permet aux écoles en région de partager certaines ressources par Internet. Comment les entreprises en profitent-elles ?
Thérèse Laferrière - Les entreprises locales en profitent, car la solution ÉÉR enrichit l'environnement d'apprentissage de petites écoles menacées de fermeture. Grâce à ce programme, les enseignants et les élèves ont des échanges de nature collaborative par vidéoconférence, ou sur un forum électronique.
L.A. - Vous vous intéressez au phénomène des communautés de pratique, où des gens d'un même secteur peuvent partager leurs meilleures pratiques. Est-ce un outil dont les entreprises québécoises se servent suffisamment ?
T.L. - Pas encore. En éducation, la pratique est croissante. Les professions libérales s'y intéressent dès qu'elles perçoivent le potentiel en transfert de connaissances. Une vingtaine d'organisations ont lancé des communautés de pratique dans le cadre du projet Modes de collaboration à l'ère d'Internet, du CEFRIO. Celles-ci disposent d'un site Web où les participants peuvent échanger des documents, et réaliser des projets qui requièrent la collaboration de plusieurs intervenants. Ce mode de gestion des connaissances est appelé à croître au sein des organisations.
L.A. - Comment le Web 2.0 contribue-t-il à ce phénomène ?
T.L. - Le Web 2.0 démocratise l'accès à Internet à des fins de production. Avant, il fallait passer par un webmestre pour publier en ligne. Maintenant, les outils du Web 2.0 permettent, entre autres, de publier directement du contenu multimédia. Par exemple, pensons à une grande entreprise qui veut se positionner dans le monde francophone et qui publie un blogue pour partager une partie de son savoir.
