Nvidia 2023 et Cisco 1999: l'histoire se répétera-t-elle?

Publié le 19/12/2023 à 13:30

Nvidia 2023 et Cisco 1999: l'histoire se répétera-t-elle?

Publié le 19/12/2023 à 13:30

Le cours cible moyen de tous les analystes qui couvrent le titre est de 666 dollars par action. (Photo: 123RF)

Ces caractéristiques semblent s’appliquer au fabricant de semi-conducteurs Nvidia, dont le cours de Bourse a triplé au cours de l’année écoulée. Mais ils pourraient également s’appliquer à Cisco Systems dans les années 1990. Et le sort de Cisco constitue un avertissement pour les investisseurs.

Après l’entrée en Bourse de la société en 1990, les actions de Cisco ont bondi plus de 1 000 fois au cours de la décennie, atteignant un sommet de 80 dollars ($) le 27 mars 2000 (sur la base du cours ajusté de la société).

Mais elles ont ensuite été durement touchées par l’effondrement de la bulle Internet, plongeant à un plus bas de 8,60 $ le 8 octobre 2002.

Plus de 20 ans plus tard, Cisco n’a pas encore atteint le sommet de mars 2000. Au cours de la dernière décennie, son action a généré un rendement de 11% par an, conforme à l’indice Morningstar US Market (+10,9% dividende inclus), mais inférieur à l’indice NASDAQ composite (+14,6% dividende inclus).

Nvidia connaîtra-t-il le même sort ? Ou atteindra-t-il le type de performances à long terme observées par d’autres innovateurs comme Apple ? Les investisseurs doivent tenir compte des différences entre les modèles économiques des entreprises, ainsi que du contexte actuel du marché par rapport à celui d’il y a plus de vingt ans.

Nvidia surfe peut-être sur une vague d’intérêt pour l’intelligence artificielle (dans la mesure où ses puces jouent un rôle dominant dans cette technologie), mais de manière plus générale, les actions continuent de se remettre du marché baissier de 2022. Quoi qu’il en soit, certains, comme les gérants de portefeuille Chris Mack et Rick Schmidt chez Harding Loevner, voient des parallèles entre Nvidia aujourd’hui et Cisco dans les années 90.

 

Croissance massive

Comme le notent Mack et Schmidt, les activités de Nvidia ont considérablement changé en peu de temps.

Entre 2017 et 2022, le chiffre d’affaires total de l’entreprise est passé de 7 milliards de dollars à 27 milliards de dollars. Cette croissance ne fait que s’accélérer. Au cours de cet exercice, le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise devrait plus que doubler pour atteindre 58 milliards de dollars, et ce chiffre devrait franchir la barre des 100 milliards de dollars d’ici 2026. Cela représente un facteur de croissance de 14 fois en 10 ans.

La valeur marchande de Nvidia a augmenté encore plus rapidement, passant d’environ 32 milliards de dollars en 2017 à 1 200 milliards de dollars aujourd’hui. Cela représente un multiple de 37,5 fois en seulement six ans.

Le principal moteur de cette croissance des ventes est l’activité de centres de données de l’entreprise, qui doit faire face à la demande fulgurante de puissance de calcul de la part des hyperscalers et des charges de travail d’IA. Ce segment représente 56% du chiffre d’affaires de Nvidia en 2023, contre 12% lors de l’exercice 2017. D’ici 2026, sa part du chiffre d’affaires devrait atteindre 82%, selon le consensus.

 

La montée et la chute des actions Cisco

Au début des années 2000, Cisco jouissait d’un statut de superstar similaire, avec des revenus et des bénéfices en croissance exceptionnellement rapide. Dans son ouvrage The Halo Effect, l’auteur Phil Rosenzweig rappelle comment l’entreprise a été saluée à l’époque comme «roi de l’Internet».

Les facteurs qui ont contribué au prestige de Cisco incluent le charisme du PDG d’alors, John Chambers, la capacité de l’entreprise à identifier, acquérir et intégrer des cibles qui l’ont aidé à diversifier et à compléter son offre de produits, et son «extrême orientation client», selon un article du 15 mai 2000 publié par le magazine Fortune.

Cisco est devenue l’une des entreprises les plus valorisées au monde, avec une capitalisation boursière de 555 milliards de dollars, dépassant Microsoft. Toutefois, cela n’a pas duré. L’entreprise n’a pas été à l’abri du ralentissement du cycle économique ni des réductions massives des dépenses d’investissement des opérateurs de télécommunications après l’éclatement de la bulle Internet.

 

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