Entrevue n°224: Christian Courtin-Clarins, président du conseil de surveillance, Clarins


Édition du 01 Novembre 2014

Entrevue n°224: Christian Courtin-Clarins, président du conseil de surveillance, Clarins


Édition du 01 Novembre 2014

Par Diane Bérard
D.B. - Votre avantage concurrentiel, des produits à base de plantes, s'effrite. On vous copie. Comment réagissez-vous ?

C.C.-C. - Nous travaillons les plantes depuis 60 ans. Nous entretenons des associations étroites et durables avec des fermiers dans les coins les plus reculés de la France. Chaque année, nous achetons toute leur récolte. Ils reconnaissent la contribution de Clarins aux économies locales. Et puis, comme on connaît bien les plantes, nous savons que, pour les soins de la peau, les plantes sauvages sont plus efficaces que les plantes cultivées. Alors, nous avons aussi tout un réseau de cueilleurs de fleurs et de fruits de plantes sauvages. Nous possédons aussi une expertise en plantes pionnières, celles qui recolonisent un endroit qui a été détruit. Et, finalement, nous avons en banque des plantes que personne ne connaît. Nous les sortirons de notre chapeau lorsque ce sera nécessaire.

D.B. - Comment Clarins joue-t-elle le jeu de la publicité contre des concurrents qui ont bien plus de moyens ?

C.C.-C. - On ne le joue pas. Nous refusons le diktat de la nouveauté qu'impose notre industrie. Clarins suit un rythme plus lent. Nous lançons un nouveau produit s'il s'agit d'une véritable amélioration.

D.B. - Quand on fabrique des soins pour la peau, le vieillissement de la population est une bénédiction...

C.C.-C. - C'est sûr que notre force est la fermeté de la peau. Mon père disait «un petit derrière ou un gros derrière, de petits seins ou de gros seins... si c'est ferme, ça va !»

D.B. - Avec ses plantes, Clarins ne craint pas d'avoir l'air trop médicale dans un univers glamour ?

C.C.-C. - Tous les jours, la femme se retrouve démaquillée devant son miroir. Sans une belle peau, le maquillage c'est joli, mais ce n'est pas beau. D'ailleurs, Clarins ne vend pas des produits de maquillage, nous vendons des embellisseurs.

D.B. - Parlons relève. Votre frère et vous avez quatre filles dans la jeune vingtaine dans l'entreprise. Il n'y a qu'un poste de président...

C.C.-C. - Nous avons tout prévu. Nous avons formé un groupe de trois sages à qui nous avons demandé de suivre l'évolution de nos filles, de les former, de les guider. Et nous leur avons délégué le choix final afin qu'il ne repose pas sur nos émotions de pères. Pour que le choix soit le meilleur pour l'organisation.

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