Seuls les PDG s'enrichissent, pas les employés

Publié le 13/06/2014 à 11:20

Seuls les PDG s'enrichissent, pas les employés

Publié le 13/06/2014 à 11:20

Par Olivier Schmouker

L'écart est aujourd'hui de 300 pour 1. Photo: DR

Aux États-Unis, les inégalités salariales sont aujourd'hui plus fortes que jamais. La rémunération réelle (hors inflation) des PDG des 350 plus grandes entreprises américaines a été multipliée par 10 en l'espace de 35 années, tandis que celui des salariés a, lui, quasiment… stagné! C'est du moins ce qui ressort d'une étude du think tank Economic Policy Institute.

La rémunération des PDG de ces grandes entreprises a connu une progression moyenne de 937%, entre 1978 et 2013. Elle atteint aujourd'hui en moyenne 15,2 millions de dollars américains par an, d'après l'étude de ce think tank non partisan. De leur côté, les revenus des salariés américains ont crû pendant la même période de temps de 10,2%, à 52 100 dollars américains par an. Ce qui correspond à une progression annuelle dérisoire.

Du coup, l'écart salarial entre les PDG et les salariés a connu un bond chez nos voisins du Sud, ces dernières décennies :

> 1965, il était de 20 pour 1;

> 1978, il était de 30 pour 1;

> 1995, il était de 123 pour 1;

> 2000, il était de 383 pour 1;

> 2013, il était de 296 pour 1.

«Aujourd'hui, les salariés américains gagnent 300 fois moins que les PDG des grandes entreprises, et rien ne justifie objectivement un tel écart. La performance de ces PDG, par exemple, ne peut pas le justifier : la valeur en Bourse des entreprises concernées n'a pas augmenté aussi vite», indiquent Lawrence Mishel et Alyssa Davis, les auteurs de l'étude. Et d'ajouter : «Les résultats de notre étude devraient déclencher une sonnerie d'alarme».

L'étude préconise une série de mesures qui pourraient atténuer l'ampleur de l'écart salarial entre PDG et salariés. Parmi celles-ci figurent :

> Le relèvement du taux marginal d'imposition sur les très hauts salaires;

> La suppression des rabais fiscaux accordés à la part variable liée à la performance des PDG;

> Le relèvement de l'impôt pour les entreprises affichant un grand écart de rémunérations entre le PDG et les salariés;

> L'amélioration de la gouvernance, notamment par l'obligation de pratiquer le "Say-On-Pay", qui permet aux actionnaires de voter sur les programmes de rémunération des hauts-dirigeants.

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