John Di Bert, un jeune CA au «top»

Publié le 09/09/2010 à 17:32, mis à jour le 14/01/2011 à 12:21

John Di Bert, un jeune CA au «top»

Publié le 09/09/2010 à 17:32, mis à jour le 14/01/2011 à 12:21

«J'attaque chaque jour avec passion. Je cherche les opportunités. Je commence vraiment avec une attitude positive et ouverte», dit John Di Bert, vice-président, finances, chez Pratt & Whitney Canada.

John Di Bert a été nommé vice-président, finances, chez Pratt & Whitney Canada en 2007. Il avait alors 36 ans et était à l'emploi du géant de l'aéronautique depuis 2001.

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Même au cours de la dernière récession économique, il a aidé l'entreprise à garder un solide rendement financier, tout en maintenant des investissements stratégiques essentiels. Son leadership en finances a notamment permis à Pratt & Whitney de continuer à figurer parmi les cinq premiers investisseurs au Canada dans le domaine de la recherche et développement, en octroyant une moyenne de 400 millions de dollars d'investissements par an.

Avant de se joindre à l'équipe Pratt & Whitney Canada, M. Di Bert a été premier vérificateur chez KPMG de 1996 à 1999, tout en complétant un diplôme en comptabilité de l'Université Concordia. Il a ensuite été directeur des finances chez Rolls-Royce Canada pendant deux ans.

Le jeune gestionnaire de 39 ans a été nommé au prestigieux classement du Canada's Top 40 Under 40 pour l'année 2009.  

Lesaffaires.com - Votre père a été technicien et dessinateur chez Pratt & Whitney pendant 32 ans. Près de 10 ans après sa retraite, vous êtes recruté par la même compagnie. Comment on se sent dans une pareille situation?

John Di Bert - Mon père a travaillé ici 32 ans et c'est quelque chose dont je suis fier parce que cela montre le type d'entreprise qu'on est aussi, en termes de longévité. Et je pense qu'il est aussi fier de cette continuité dans l'entreprise. C'est bizarre parce que quand j'étais jeune, il voulait que je sois ingénieur. Il m'a tout le temps dit : «Il faut que tu fasses tes études et que tu travailles pour une compagnie comme Pratt & Whitney». Et finalement, j'ai décidé d'être comptable agréé, c'est complètement différent. Et un jour, je me retrouve ici pour une entrevue et il m'a demandé : «Qu'est-ce que tu fais là pour une entrevue, tu n'es pas ingénieur?» Et je lui ai dit : «Tu ne m'as jamais dit qu'il y a 300 personnes en finances chez Pratt & Whitney!»

La.com - Au tout début de votre carrière chez Pratt &Whitney, vous avez géré l'intégration d'une société d'État polonaise en aérospacial, acquise par United Technologies Corporation. Quels ont été les principaux défis d'une telle intégration?

JDB - La première chose est d'être capable de trouver une façon d'intégrer localement l'acquisition en Pologne. Quand tu arrives là, c'est différent. C'est une entreprise d'État, donc l'entreprise n'a peut-être pas les mêmes objectifs que dans l'entreprise de l'Ouest. Alors, je pense que c'est important de comprendre la culture et l'histoire, de même que d'être capable d'établir des relations avec les personnes qui étaient dans l'équipe des finances. Et après cela, il était important de bien communiquer notre objectif qui était de faire croître l'entreprise en Pologne et de l'intégrer afin qu'elle devienne une partie de notre succès.

La.com - Comment se sent-on quand on est vice-président finances d'une entreprise de l'ampleur de Pratt & Whitney en période de crise économique?

JDB - On dort un peu moins! Il faut avoir la capacité de voir à long terme, d'être stratégique, même quand beaucoup de situations pointues ou urgentes se présentent. Il faut toujours garder la capacité de prendre des décisions qui vont bénéficier à long terme. Il faut aussi être capable d'aider l'équipe en général et l'équipe de gestion à voir les opportunités. C'est un peu mon rôle aussi de porter conseil et de m'engager à trouver des solutions lors de crises économiques comme on a eu. Pour une entreprise comme Pratt & Whitney, où notre produit est vraiment ce qui nous définit, pour moi c'est aussi une question de garder le cap sur l'investissement à long terme et de continuer à investir dans nos technologies, de s'assurer de ne pas compromettre l'entreprise juste pour atteindre des objectifs à court terme et d'avoir une balance. Donc je pense que c'est ce qu'on a fait. C'est un travail d'équipe aussi. Il faut que tout le monde prenne son rôle et je suis fier de la façon dont Pratt & Whitney a géré les derniers deux ou trois ans. On a bâti et on continue de bâtir le futur à long terme de cette entreprise.

La.com - Quelle est votre définition d'un leadership efficace?

JDB - Un leader efficace est quelqu'un qui a des valeurs très fortes, qui a beaucoup d'intégrité, qui est capable de considérer tous les stakeholders. Donc non seulement se concentrer sur un des aspects de l'entreprise, mais être capable de comprendre l'impact sur tout le monde, sur tous les stakeholders. Et un leader devrait avoir une capacité de communiquer très forte parce que je pense qu'au final, c'est notre capacité d'engager le monde autour de nous qui est la force d'un leader d'affaires.

La.com - Vous gérez une équipe de 300 spécialistes de la finance. Comment vous assurez-vous d'avoir des équipes performantes qui partagent votre vision?

JDB - Je pense que je suis quelqu'un qui à la base a peut-être un petit côté entrepreneur. Je dirais que cela transparaît dans ce que je fais tous les jours. J'essaie de transmettre la notion de créer de la valeur. Donc avec mon équipe, j'aime parler souvent de ce qu'est notre rôle en finances, créer de la valeur, et de faire preuve de passion à chaque jour, de diriger un peu par l'exemple.

La.com - Avez-vous une habitude qui vous permet d'optimiser votre productivité?

JDB - Premièrement, je pense qu'il faut avoir une attitude positive. Donc j'attaque chaque jour avec passion. Je cherche les opportunités. Je commence vraiment avec une attitude positive et ouverte. Les défis, dans le fond, sont une des raisons pour lesquelles j'aime être dans le rôle que j'occupe aujourd'hui. Il y a tout le temps des nouveaux défis, des nouvelles solutions à trouver. Et pour moi, la clé du succès est d'être ouvert et d'avoir une attitude positive.

La.com - Y a-t-il des gens qui vous ont inspiré en cours de route?

JDB - Au cours de ma carrière, j'ai toujours essayé d'avoir des exemples, des mentors de qui je pouvais retirer de bonnes habitudes. Quand j'étais chez KPMG, il y avait des professionnels, d'autres comptables agréés avec qui j'ai travaillé, qui étaient de très bons exemples. Depuis les dix dernières années ici chez Pratt & Whitney, je suis entouré de grands leaders de haute qualité. Aujourd'hui, je travaille pour le président John Saabas qui est un exemple pour n'importe qui. C'est quelqu'un de brillant, qui a beaucoup d'intégrité, qui a le sens de l'humour et qui est capable de «focusser» et aussi, de vraiment exécuter. Il est donc un très bel exemple d'un grand leader. En fait, j'en ai tout le temps eu autour de moi et je pense que c'est important pour n'importe quel jeune leader de regarder d'autres personnes qui peuvent donner l'exemple.

La.com - Quel a été le moment le plus déterminant de votre carrière jusqu'à présent?

JDB - À travers tous les défis, que ce soit l'intégration de l'unité polonaise, le début de ma carrière, devenir CA qui est déjà un processus très difficile, ou que ce soit dans les dernières années avec la crise économique, c'est important de garder une ténacité, d'être capable de prendre les responsabilités, de chercher ton courage si vous voulez pour tester tes limites. Donc il n'y a peut-être pas eu un moment comme tel. Mais à travers toutes ces épreuves, on trouve en soi-même la capacité d'augmenter sa performance, de prendre plus de responsabilités, d'influencer plus et ça donne beaucoup de confiance. Cette confiance est importante quand tu veux poursuivre et prendre de plus grandes responsabilités.

La.com - Quel est le message que vous aimeriez lancer aux jeunes leaders en affaires?

JDB - Il y a vraiment quelques petits points qui ont été constants dans ma carrière. Un, c'est que j'ai toujours essayé de trouver ou de créer de la valeur. Peu importe ce qu'on fait, je pense que c'est important de vraiment trouver comment nos actions peuvent augmenter ou créer de la valeur. Aussi, il faut s'entourer de personnes qui ont du talent, de la passion et beaucoup d'intégrité. Et il faut garder sa propre intégrité et ses valeurs, très proches. Avec tous ces éléments et avec beaucoup d'énergie, de passion, une perspective optimiste et une pensée ouverte, le succès se dessine presque de lui-même.




 

 

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