Employés et employeurs, parlez-vous !

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 25/11/2010 à 11:29

Employés et employeurs, parlez-vous !

Publié le 20/11/2010 à 00:00, mis à jour le 25/11/2010 à 11:29

Par Marie-Claude Morin

Déja six candidats et aucune embauche. " Le gestionnaire est de la vieille école et n'a pas voulu adapter son poste aux nouvelles réalités. Il refuse notamment la flexibilité des horaires ", raconte Nathalie Francisci, de la firme de recrutement de cadres Mandrake, qui a pour mandat de trouver des candidats pour le client en question. Quatre personnes se sont même sauvées après avoir rencontré l'employeur !

Selon cette spécialiste du recrutement, ce cas n'est pas isolé. " Les attentes des employés et des employeurs ne concordent pas toujours, malheureusement ", dit-elle.

Le fossé s'est même creusé avec la crise. D'un côté, les employeurs ont renoué avec leurs vieilles habitudes pour réduire leur insécurité - lorsqu'on craint pour sa survie, il est rassurant de voir ses employés à pied d'oeuvre au bureau - et, de l'autre, les travailleurs cherchent la façon de faire accepter des changements par leur employeur.

Si les turbulences économiques ont modifié les préférences des employés, leurs patrons peinent à moderniser leur grille d'analyse. C'est ce qui ressort d'une étude de Towers Watson réalisée plus tôt cette année.

Pour les quelque mille employés canadiens sondés par la firme, le salaire représente le premier facteur d'attraction d'un emploi, suivi par les vacances ou les congés, les protections de soins de santé, les possibilités de carrière et le régime de retraite. Questionnés quant à savoir quels sont les éléments qui comptent le plus pour leurs employés, les patrons sondés (187 entreprises au pays) placent les vacances en 10e position ! Les protections liées à santé et le régime de retraite ne font pas partie des 10 facteurs principaux aux yeux des employeurs.

Un ajustement possible

" Les attentes des employés ont changé beaucoup et rapidement avec la crise. Les employeurs s'attendaient probablement à ce que les éléments monétaires dominent, alors que la santé et le mieux-être continuent d'être valorisés par les employés ", commente Francis Lafrance, directeur de comptes chez Towers Watson.

Il est possible que les employeurs prennent conscience de l'écart entre les perceptions et en tiennent compte dans les prochains mois. " Ces sondages reflètent les perceptions à un moment donné. On peut espérer que l'écart s'estompera, car en général, les employeurs désirent être à l'écoute de leurs employés ", dit Frédéric Tremblay, conseiller principal chez Towers Watson.

Comme les travailleurs réfléchissent beaucoup plus à long terme qu'autrefois lorsqu'ils choisissent un employeur, ils cherchent des entreprises offrant des perspectives de carrière claires et attrayantes. " Les employés veulent savoir où ils se situent dans l'organisation et voir comment ils mèneront leur carrière. Les entreprises ont toutefois beaucoup de mal à répondre à ces questions ", dit Mme Francisci.

Malgré leur réticence à se mouiller lors de l'embauche, les employeurs désireux de recruter doivent s'avancer assez pour attirer les candidats. Les travailleurs sont plus informés quant à la gestion de carrière et ont une attitude proactive, observe Mme Francisci. " Les personnes dans la trentaine et la quarantaine pensent à ce qui peut propulser leur carrière. " Pour les entreprises, discuter de promotions potentielles comporte toutefois son lot de risques. " Briser une promesse est la pire chose qu'un employeur puisse faire ", prévient M. Tremblay.

L'heure est à la loyauté

Le climat actuel représente une occasion en or pour retenir les employés intéressants. " On voit un retour de la loyauté conditionnelle chez les employés ", observe Francis Lafrance, de Towers Watson. Lorsqu'un employeur répond à leurs attentes, les travailleurs acceptent de s'investir plus longtemps que par le passé, dit-il.

C'est aussi ce qu'observe Robert Landry, directeur de la succursale montréalaise de Robert Half, une firme de recrutement en comptabilité et finance. " Avec la crise, les gens sont moins portés à changer pour changer. C'est sûr qu'ils considéreront une offre qui améliore grandement leur qualité de vie ou qui propose des défis stimulants, mais ils hésiteront à quitter un employeur qui leur convient ", dit-il.

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