S'affranchir du pétrole

Publié le 29/01/2011 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 13:03

S'affranchir du pétrole

Publié le 29/01/2011 à 00:00, mis à jour le 07/10/2013 à 13:03

Le plastique a des défis considérables à relever pour devenir plus vert. L'industrie, en tout cas, s'y prépare. " Nous finançons présentement huit projets d'une valeur totale de 2,6 millions de dollars ", dit Cristina Marques, chargée du développement au Consortium de recherche en plasturgie et composites du Québec. " La moitié de ces projets ont un lien direct avec l'environnement et le développement durable. Ils visent notamment à développer des résines plus écologiques. "

Plastiques à base de plantes

L'industrie cherche à s'affranchir du pétrole en fabriquant des bioplastiques à base de maïs, de coton, de bois ou de pommes de terre. L'avantage de ces matériaux est qu'ils se compostent comme n'importe quel fruit ou légume. " Malheureusement, ils sont aussi moins flexibles et plus cassants que le plastique régulier ", dit Basil Favis, professeur à l'École polytechnique et membre du centre de recherche en plasturgie et composites. Pour contourner ce problème, les scientifiques créent des plastiques avec le plus grand contenu biologique possible. Par exemple, le PET traditionnel peut contenir de 20 à 30 % de biopolymères. "

Même s'ils sont séduisants, ces nouveaux matériaux posent toutefois un gros défi : ils se recyclent très mal. Puisqu'ils sont hybrides, leur partie végétale contamine le plastique " traditionnel " des centres de tri et, dans les composts, leur composante pétrolière contamine tout le reste.

De son côté, Québec n'est pas favorable aux plastiques hybrides. Il fait pression pour que les plastiques d'ici soient complètement recyclables ou compostables. " Le Bureau de normalisation du Québec a déjà une norme sur les plastiques compostables ; d'autres normes suivront bientôt sur les plastiques recyclables ", dit Jeannot Richard, vice-président, opérations et développement, de Recyc-Québec.

L'industrie du plastique ne se cantonne pas aux résines. Bien des produits chimiques et autres métaux lourds entrent dans sa fabrication. Dans ce cas, devenir " vert " est un parcours semé d'embûches. " La fabrication de la fibre de verre crée du styrène ", illustre Sylvain Rivard, président du Regroupement des industries des composites du Québec. Or, ce gaz irrite les voies respiratoires et les yeux. Il peut causer des maux de tête et des nausées.

Plusieurs entreprises travaillent à développer de nouveaux procédés, mais les défis sont importants. " BainUltra teste présentement une technologie où des bactéries digèrent le styrène avant qu'il s'échappe dans l'air ", illustre M. Rivard. " Or, ces bactéries meurent si elles n'ont pas de styrène sept jours sur sept. Qui va les nourrir durant la fin de semaine ? "

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