Rentabilité : Loblaw en bonne voie de gagner son pari

Publié le 25/03/2010 à 11:00

Rentabilité : Loblaw en bonne voie de gagner son pari

Publié le 25/03/2010 à 11:00

Loblaw compte plus de 1 000 magasins, 21 bannières et 139 000 employés au Canada. Photo : Bloomberg

D'ici deux ans, l'épicier Loblaw devrait être transformé. Plus efficace. Plus rentable, surtout. Le travail qui reste à faire est colossal et les prochains mois s'annoncent difficiles, de l'aveu même de ses dirigeants. Mais tout est en place pour que l'objectif ambitieux soit atteint.

Cinq ans pour se réinventer

Transformer une entreprise qui compte plus de 1 000 magasins, 21 bannières et 139 000 employés au Canada n'est pas une mince affaire. Or, après la perte de 219 millions de dollars (M$) subie par Loblaw au cours de l'exercice 2006 - sa première en 19 ans -, un sérieux coup de barre s'imposait. Le détaillant s'est donné cinq ans pour se réinventer.

Amélioration de la chaîne d'approvisionnement, investissements en technologies de l'information (TI), rénovation de magasins, repositionnement des marques privées, refonte de l'offre non alimentaire et nouvelles méthodes de gestion des ressources humaines sont au menu.

" Loblaw est en train de se différencier de Walmart et de se rapprocher de la britannique Tesco, dont l'expertise est reconnue mondialement ", explique Jean-Claude Dufour, professeur au Département d'économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l'Université Laval.

Le plus grand défi tient en trois lettres : SAP, une plateforme informatique qui gère l'ensemble de l'information dans une entreprise. Face à des concurrents efficaces - surtout Walmart -, Loblaw s'active pour implanter au plus vite ce système qui augmentera l'efficacité de sa chaîne d'approvisionnement (réduction des stocks en entrepôts, ruptures de stocks en magasin moins fréquentes, etc.). Le projet devrait être terminé à l'été 2011, soit six mois plus tôt que prévu. Pour se faire, Loblaw investit 258 millions de dollars (M$) par an dans le projet, au lieu des 100 M$ prévus initialement, a annoncé l'entreprise le 17 février.

La hausse des coûts de l'implantation du système informatique grèvera les prochains résultats, mais les analystes ont bien accueilli la décision de l'entreprise d'accroître ses investissements en TI.

" Cela montre que l'entreprise pense être en mesure de gérer avec succès une implantation plus rapide ", dit James Durran, analyste à la Financière Banque Nationale.

Néanmoins, la direction de Loblaw a tenu à rappeler que ce changement représente " une période de risque élevé ", surtout à compter de juin prochain. Patricia Baker de Scotia Capitaux, croit que cette mise en garde fait sans doute référence à l'inévitable période d'apprentissage.

La recette de Joe Frais dupliquée

Pour relancer les ventes de marchandises générales, qui se sont considérablement repliées au cours du trimestre clos le 2 janvier, le grand manitou derrière Joe Style Frais, Joe Mimran, vient d'être appelé en renfort. C'est lui qui a mis au point en 2006 la populaire gamme de vêtements, d'accessoires et de cosmétiques branchés mais abordables. Son nouveau mandat : étendre la recette de cette réussite aux autres produits non alimentaires.

Dans chacune des bannières du groupe, l'offre doit être adaptée à la clientèle cible. Par exemple, dans les Loblaws du Québec, la literie, les télévisions et les meubles ont été retirés des étagères pour faire place aux robes et aux bikinis Joe Style Frais. Loblaw s'est défait d'une partie des jouets et des articles de cuisine pour installer des salles d'essayage. Pendant ce temps, l'offre de marchandises générales est restée très variée dans les Maxi, et presque inexistante dans les Provigo.

Avec Joe Mimran aux commandes de la catégorie, on peut s'attendre à d'autres changements.

Retrouver sa gloire

Sur le plan des ressources humaines, Loblaw transformera 2 000 postes à temps partiel en postes à temps plein. On a aussi promis de recruter 1 000 diplômés universitaires au cours des cinq prochaines années. " Loblaw a compris qu'une des façons de s'en sortir, de se différencier, c'est d'ajouter des compétences, de l'intellect dans l'entreprise ", dit M. Dufour, qui salue l'initiative.

Tous ces changements font dire à Michael Van Alest, de TD Newcrest, que Loblaw retrouvera avant 2012 " sa gloire d'autrefois, armée d'une chaîne de magasins rénovés, d'une chaîne logistique supérieure, de TI complètement intégrées et d'une stratégie plus fructueuse pour ses marchandises générales ".

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