Le "made in France" sourit à Rossignol

Publié le 01/03/2013 à 09:23, mis à jour le 26/02/2013 à 10:50

Le "made in France" sourit à Rossignol

Publié le 01/03/2013 à 09:23, mis à jour le 26/02/2013 à 10:50

Par Olivier Schmouker

Rossignol est passé en mode relocalisation. Photo: DR

«Ça paye, le "made in France"!», s'exclame Hervé Gaillard, l'un des 180 ouvriers de l'usine Rossignol à Sallanches, en Haute-Savoie (France), deux ans après la relocalisation d'une grande partie de la production du fabricant de skis dans l'Hexagone. Ce cri du cœur découle du fait que, il y a quelques années, l'usine menaçait de fermer, et maintenant, «elle embauche et investit dans de nouvelles machines», explique cet employé qui compte 21 années d'ancienneté et qui aujourd'hui contrôle la qualité des skis en bout de chaîne de production.

La haute direction de Rossignol a décidé en janvier dernier de rapatrier en France la production de 20 000 paires de skis supplémentaires en 2013. Cela s'ajoute à la relocalisation en 2010 de la fabrication de 60 000 paires de skis, jusqu'alors produites à Taïwan. Ce n'est pas tout! Rossignol a aussi prévu d'investir 10 millions d'euros (13,3 millions de dollars) en 2013 dans ses usines de ski, dont 60% sur le site savoyard, et même d'y lancer une nouvelle gamme de skis junior.

Pourtant, les années noires sont encore dans tous les esprits, dans l'usine située au pied du Mont-Blanc. C'est que lorsqu'il était encore propriété de l'Américain Quicksilver, Rossignol perdait quelque 200 000 euros (267 000 dollars) par jour. Le tournant s'est produit en 2008 lorsque le fabricant de skis a retrouvé son indépendance et a misé à fond sur le "made in France".

Ainsi, les skis Rossignol sont maintenant tous ornés du macaron "Born in Chamonix Mont-Blanc Valley", fruit du label "Origine France garantie" obtenu par Rossignol. Le PDG Bruno Cercley se félicite d'avoir été le précurseur du "made in France", qui fait aujourd'hui des émules, mais rappelle que «le label ne peut pas être l'unique argument de vente, il faut que le produit soit bon».

Pour ce faire, le travail a changé du tout au tout à Sallanches. Les effectifs ont été fortement réduits : on comptait 600 employés en 1998 et on n'en dénombrait plus que 180 en 2012. Le processus de fabrication des skis est également moins manuel : la partie "sciage" de l'usine, par exemple, où le noyau de bois est affiné, est presque entièrement automatisée. Du coup, M. Cercley se vante d'avoir su «combiner modernité et savoir-faire des ouvriers». Et d'ajouter : «Nous ne sommes pas des philantropes. Ce qui compte, c'est d'être compétitif».

Ces changements radicaux ont permis à Rossignol d'avoir un meilleur contrôle sur ses matières premières et sur sa production, et par suite d'être plus réactif aux soubresauts du marché. Tout cela a compensé la hausse de ses coûts en main-d'œuvre.

En 2012, Rossignol a produit 300 000 paires de skis à Sallanches, le tiers de ses ventes annuelles. Son autre site de production est situé à Artès, en Espagne. Le matériel de ski représente 90% du chiffre d'affaires du groupe français, qui était de 207 millions d'euros (276 millions de dollars) en 2012 (Rossignol fabrique aussi des vêtements). Ses profits étaient alors de 5 millions d'euros (6,7 millions de dollars), contre 3 millions (4 millions de dollars) en 2011.

Des résultats financiers qui font la fierté de la petite ville de Haute-Savoie. «Même si le nombre d'emplois créés est encore faible, c'est remarquable d'avoir sauvé le site. Ça prouve qu'on peut investir dans le ski en France», dit le maire Georges Morand.

Dans son restaurant du centre-ville, Chantal Lainé est plus que ravie des succès de Rossignol: «Les gens sont moins stressés depuis que Rossignol a relocalisé ici. On se dit que, peut-être, d'autres entreprises vont faire de même», dit-elle.

(Avec AFP.)

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