Que réserve 2022 aux investisseurs?

Publié le 16/12/2021 à 07:30

Que réserve 2022 aux investisseurs?

Publié le 16/12/2021 à 07:30

Par Olivier Schmouker

(Photo: Adam Nowakowski pour Unsplash)

L’an prochain, l’économie canadienne est appelée à croître un peu moins rapidement qu’en 2021, si bien que les investisseurs à la Bourse doivent s’attendre à des rendements eux aussi un peu moins élevés que durant l’année écoulée. C’est du moins ce qu’anticipe Philip Petursson, stratège en chef des investissements, d’IG Wealth Management, une firme-conseil spécialisée dans la gestion de patrimoine établi à Winnipeg.

Ainsi, 2022 devrait être une autre année «positive» pour les investisseurs en actions. Selon M. Petursson, la croissance économique devrait être «modérée», ce qui devrait entraîner une modération de la croissance des bénéfices des entreprises. Les prévisions de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indiquent à ce sujet que la croissance du produit intérieur brut (PIB) du Canada devrait avoisiner les 5,4% en 2021 et qu’elle devrait être de 4,1% en 2022. «Compte tenu des gains globaux de quelque 20% enregistrés à la Bourse en 2021, les investisseurs ne devraient donc pas être surpris de voir des rendements à un chiffre, l’an prochain», indique-t-il dans une note dévoilée aujourd’hui.

Concernant les marchés obligataires, tout dépendra de l’inflation et par la suite de la réaction des banques centrales. C’est que l’inflation n’est pas «transitoire», comme nombre d’économistes l’indiquaient, il y a encore quelques semaines. «L’inflation se révélera beaucoup plus persistante que ce qu’on avait imaginé dans les premiers temps, elle pourrait même être plus élevée que ce que nous avons connu au cours des années 2010», estime le stratège en chef des investissements. Rappelons que le taux d’inflation de 2010 avait été de 2,35%, alors qu’il n’a été que de 0,73% en 2020, selon les données de Statistique Canada.

«Il s'agit d'une inflation induite par la demande. Par conséquent, les banquiers centraux devront rattraper leur retard et rehausser les taux directeurs», explique Philip Petursson. Résultat? «Nous pourrions assister à une autre année difficile pour les investisseurs obligataires», conclut-il. 

 

Pour M. Petursson, il ne faut pas penser les marchés en termes de mouvements linéaires. Par exemple, ce n'est pas parce que la valeur des actions américaines a doublé depuis le creux du 23 mars 2020 (l’indice S&P 500 a connu une progression de +106%) que les actions sont «dues» pour une mauvaise année en 2022. «Les investisseurs doivent plutôt tenir compte de l'environnement économique et du potentiel de bénéfices des entreprises», estime-t-il.

Par ailleurs, le stratège en chef des investissements d’IG Wealth Management n’écarte pas la possibilité d’une prochaine «correction» du marché boursier. «Si cela venait à se produire, il faudrait voir cela comme une activité normale du marché et non pas comme l’indication d’un environnement économique à venir plus menaçant qu’auparavant», dit-il.

Et de résumer d’une phrase la teneur de son analyse: «2022 devrait être globalement marquée par une croissance plus lente qu’en 2021, ce qui ne signifie pas pour autant une croissance faible».

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