Avec l’annonce d’un changement du taux directeur s’enclenche un long effet domino. Si long qu’il faut de 18 à 24 mois pour que la réaction soit totale.
Tout changement du taux directeur a une incidence très immédiate sur les taux d’intérêt à court terme, surtout sur les taux variables. Dans certains cas, les investisseurs obligataires et les institutions financières anticipent les mouvements du taux directeur.
Le changement de taux est un élément important pour les échéances d’un ou de deux ans, mais il perd progressivement de son importance au profit d’autres facteurs lorsque les échéances sont plus longues, comme dans le cas des hypothèques à cinq ans.
Les taux d’intérêt en vigueur dans un pays ont par ailleurs un effet sur le taux de change. Quand le taux d’intérêt est plus élevé au Canada qu’ailleurs, les investisseurs affluent, ce qui fait grimper la valeur du dollar canadien par rapport aux autres devises.
Mis ensemble, les taux d’intérêt et le taux de change influent sur la demande globale. L’effet peut toutefois prendre de 12 à 18 mois à se concrétiser complètement. Les changements dans la demande globale (des Canadiens et des étrangers) influent à leur tour sur l’écart de production, avec les effets expliqués précédemment.
Précisons que le mécanisme de transmission de la politique monétaire — du taux directeur à l’inflation — ne se passe pas en vase clos. Certains chocs touchant l’économie se répercutent sur l’inflation, comme les changements dans la demande des partenaires commerciaux, les prix des matières premières, la politique fiscale ou le vieillissement de la population.