Inquiétude à court terme, mais optimisme à moyen terme: voilà ce qui transpire de la première journée du congrès annuel de l’Association des prospecteurs et développeurs miniers du Canada (PDAC), qui se tient à Toronto jusqu’au 7 mars, et auquel Les Affaires assiste.
Les problèmes de la zone euro, la décote des États-Unis, le ralentissemement de la croissance prévu en Chine et les enjeux géopolitiques en Iran créent une certaine anxiété chez les minières, même si elles ont connu deux années très rentables en 2010 et 2011.
En plus de ces facteurs externes, les minières doivent composer avec des coûts de production en constante augmentation. Les projets sont difficiles à financer, les autorisations, lentes à obtenir, et la main-d’oeuvre demeure insuffisante.
«Penser démarrer un nouveau projet d’exploitation dans un délai de trois ans est maintenant impossible», relatait Andy Roebuck, directeur de la recherche de marché chez Teck Metals, lors d’une présentation sur le marché et les prix du zinc pour les prochaines années.
Perspectives des différents métaux
Au cours d'un atelier présentant les perspectives de marché des métaux, la plupart des spécialistes ont dit prévoir que les prix des métaux vont continuer d'augmenter dans les prochaines années, grâce à l’émergence de la Chine et de l’Inde, notamment. Et parce qu’il coûte cher de réaliser de nouveaux projets.
OR: Selon Martin Murenbeeld, spécialiste de l’or chez Dundee Wealth, le métal jaune va poursuivre son ascension pour plusieurs raisons: les pays qui le peuvent, comme les États-Unis, vont continuer d’imprimer de l’argent; l’offre va peu s’accroître, les banques centrales vont continuer d’en acheter au lieu d’en vendre; et de nouveaux marchés se développent en Asie.
DIAMANT: Matt Manson, vice-président au développement des marches chez Stornoway, prévoit une croissance de la demande de diamants d’entre 5 et 10% par année d’ici 2020. “Les Baby-boomers de l’Inde et de la Chine atteindront bientôt l’âge où ils pourront se payer ses produits de luxe” explique-t-il. Du côté de l’offre, il y a peu de projets dans le pipeline.
ZINC: Le marché du zinc a besoin de nouveaux projets, mais il y en a peu, souligne M. Roebuck, de Teck Metals. La production de zinc n'a pas suffit à la demande en 2010. Ce phénomène devrait se poursuivre dans les prochaines années. D’ici 2015, il manquera de zinc.
CUIVRE: Glen Jones, analyste chez Intierra Ressources Intelligence, croit que le prix du cuivre se maintiendra. «On a dépassé les sommets, mais nous ne voyons pas d’effondrement»,déclare-t-il.
NICKEL: Mark Selby, vice-président chez Royal Nickel, ne voit pas de surplus d’ici 2015, à moins que les prix dépassent les 9$ la livre. Et d’ici là, il prévoit que le prix montera à 11,50$. «Il y a peu de projets en cours» explique-t-il.
FER et ACIER: Rajesh Sharma, de TataSteel Canada, prévoit que la demande pour l’acier va croître de 3 à 4% par année dans le monde d’ici 2021. Mais il signale que les coûts d’approvisionnement (en fer) augmentent et que la volatilité continuera d'être très élevée. Pas facile, le secteur minier!
LesAffaires au congrès l'Association des prospecteurs et développeurs miniers du Canada
