Novelis annonce la fermeture définitive de son usine de Jonquière le 1er août

Publié le 11/04/2012 à 14:36, mis à jour le 11/04/2012 à 16:49

Novelis annonce la fermeture définitive de son usine de Jonquière le 1er août

Publié le 11/04/2012 à 14:36, mis à jour le 11/04/2012 à 16:49

Par La Presse Canadienne

Au lendemain de l'annonce de la construction d'une nouvelle usine de 100 millions $ en Chine, Novelis a fait part mercredi de la fermeture définitive de son usine d'aluminium à Saguenay à compter du 1er août prochain.

La décision mettra au chômage 160 travailleurs, qui ne sont pas représentés par un syndicat.

"Ce que je ne peux pas accepter, c'est que c'est carrément de la délocalisation", a lancé le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault.

Celui-ci a par ailleurs noté qu'il ne s'agit pas seulement d'un exode d'emplois, mais aussi d'une technologie proprement québécoise.

"Il y a une machine dans cette usine qui s'appelle le Flexcaster, un savoir-faire qui a été développé ici à Jonquière, au moment où l'usine appartenait à Alcan, a-t-il expliqué. Ce savoir-faire appartient au Québec et au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il ne faut pas délocaliser ça en Chine. C'est rendu que la connaissance technologique est exportée en Chine. Je pense qu'il faut être capable de s'affirmer et se tenir debout par rapport à ça."

La fermeture a aussi fait réagir le Syndicat national des employés de l'aluminium de l'usine Arvida de Rio Tinto, principal fournisseur de Novelis, dont le président Alain Gagnon appréhende les répercussions pour ses membres.

"Pour nous, ç'a un impact, c'est sûr. On alimente (l'usine Novelis) sur une base quotidienne, quart de travail après quart de travail, en métal en fusion, a indiqué M. Gagnon. La fermeture touche tout le monde. D'ailleurs c'est sûr qu'on va faire en sorte de mettre le monde en marche pour essayer de sauver ça parce que ça n'a pas de sens."

Selon le député fédéral néo-démocrate de Jonquière-Alma, Claude Patry, lui-même un ancien président de syndicat dans le domaine de l'aluminium, les conséquences iront encore beaucoup plus loin.

"Quand tu perds 160 jobs, il faut multiplier par trois parce que cela a un impact sur l'épicier, sur le laitier, le boulanger, sur tout le monde. Ç'a un effet domino. Un bon emploi à ces salaires, ça fait travailler trois personnes dans la région. Ça aura un effet désastreux pour Jonquière. Ça fait aussi travailler la PME environnante, les ateliers de soudures, les manufactures. Tous ces gens vont le ressentir", a laissé tomber M. Patry.

Le député Gaudreault s'inquiète par ailleurs du fait que la fermeture mettra fin au contrat de fourniture par lequel Rio Tinto devait livrer annuellement 160 000 tonnes de métal en fusion provenant principalement de l'usine Arvida, mais aussi des usines de Grande-Baie et d'Alma bien que celle-ci soit présentement en lock-out. À compter du mois d'août, cela se traduira par un ajout de 160 000 tonnes d'aluminium disponible sur un marché déjà aux prises avec des surplus.

"Ces surplus expliquent en bonne partie le peu d'empressement de Rio Tinto de mettre fin au lock-out d'Alma", a-t-il soutenu.

L'usine de Jonquière, érigée en 1971 par Alcan, avait été vendue à Novelis il y a quelques années.

Novelis, dont le siège social est situé à Atlanta, en Georgie, est une filiale du géant indien de l'aluminium Hindalco, établi à Mumbai. Il n'a pas été possible de joindre la direction de Novelis.

Sylvain Gaudreault a fait part de son intention de rencontrer les hauts dirigeants de Novalis, qui sont à Jonquière jusqu'à la fin de la semaine pour rencontrer les employés, afin de tenter de les convaincre d'explorer d'autres avenues que la fermeture.

Il a également demandé au ministre du Développement économique, Sam Hamad, de se pencher sur le dossier et de voir, à défaut d'un changement de décision de la part de Novelis, si des investisseurs ne seraient pas intéressés par une reprise.

Il entend d'autre part réunir les employés la semaine prochaine afin qu'ils se mobilisent pour contrer la fermeture.

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