Le débat sur les oléoducs choisi comme «Nouvelle économique de 2016»

Publié le 28/12/2016 à 11:55

Le débat sur les oléoducs choisi comme «Nouvelle économique de 2016»

Publié le 28/12/2016 à 11:55

Par La Presse Canadienne

Aux États-Unis, les projets déchaînent aussi les passions... (Standing Rock, Dakota du Nord)

Le débat de plus en plus polarisant sur le développement de projets d'oléoducs a été nommé Nouvelle économique de l'année 2016 par La Presse canadienne (PC).

Les avantages économiques que les projets d’oléoducs pourraient engendrer mais également les craintes qu'ils suscitent sur le plan environnemental partagent l’opinion publique. Au terme du sondage annuel mené par l’agence PC dans 27 salles de presse des quatre coins du pays, cet enjeu a été assez logiquement désigné comme LA nouvelle économique de 2016.

Le vote a été serré, alors que seulement une voix sépare le débat sur les oléoducs (7) du sujet qui termine deuxième, le marché immobilier. La taxe sur le carbone et l'incendie de forêt qui a ravagé la région de Fort McMurray, en Alberta, ont obtenu quatre votes chacun.

Point critique

Le premier ministre Justin Trudeau a donné son feu vert, cette année, au projet d'oléoduc Trans Mountain, en Colombie-Britannique, et au remplacement de la Ligne 3 d'Enbridge. Il a également rejeté le projet Northern Gateway et annoncé l'imposition d'un prix national sur le carbone.

«Dans le débat entre l'économie et l'environnement, la décision du gouvernement Trudeau n'a pas seulement d'énormes conséquences politiques, mais a aussi généré un débat et des manifestations sur les droits des peuples autochtones qui ont terni l'image des libéraux», a expliqué le rédacteur en chef du quotidien Winnipeg Free Press, Paul Samyn.

L'approbation de l'expansion de l'oléoduc Trans Mountain, de Kinder Morgan, qui doit permettre le transport de pétrole d'Edmonton à Burnaby, en Colombie-Britannique, est la décision la plus controversée prise par Justin Trudeau depuis son arrivée au pouvoir.

L'opposition au projet a suscité de nombreuses manifestations, débouché sur des contestations judiciaires et mis à l'épreuve les relations entre Ottawa et les provinces. Ces questions risquent de faire les manchettes encore en 2017.

«C'est l'année du point critique, croit le directeur de recherche adjoint de l'Institut C.D Howe, Benjamin Dachis. C'est l'aboutissement de plusieurs années de débat sur des changements de politiques.»

D'est en ouest, le débat sur la construction ou non d'oléoducs pour alimenter le marché international du pétrole a mis en scène des maires, des premiers ministres et des leaders de communautés autochtones qui se sont affrontés dans des échanges animés.

Débat national

L'évaluation du projet Énergie Est a aussi fait les manchettes cette année, surtout lorsque le processus a été mis sur la glace, en août, dans la foulée de soupçons de partialité des commissaires de l'Office national de l'énergie. S'il se concrétise, le projet permettra, à terme, le transport de pétrole brut de l'Alberta jusqu'à St-Jean, au Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec.

En outre, le projet Keystone XL, qui semblait avoir été relégué aux oubliettes il y a un an, a retrouvé un second souffle après l'élection de Donald Trump aux États-Unis. Justin Trudeau a indiqué, plus tôt ce mois-ci, qu'il était toujours favorable à cet oléoduc, qui permettrait d'acheminer du pétrole albertain jusqu'aux raffineries du Texas.

Le secteur immobilier s'est aussi retrouvé à l'avant-plan du radar médiatique cette année, dans la foulée de nombreuses inquiétudes face à la flambée des prix, particulièrement à Vancouver et à Toronto, et un possible effondrement du marché du logement.

«Le marché immobilier a servi de pillier économique pendant que les autres vecteurs économiques sont tombés en bord de route, a souligné le rédacteur en chef de la chaîne télévisée Business News Network, Noah Zivitz. La confiance dans le secteur de l'habitation a seulement suscité des craintes quant aux niveaux d'endettement des ménages, aux barrières à l'entrée, à l'investissement étranger et à un risque de correction (du marché).» Lire La personnalité 2016 des affaires: l'investisseur étranger.

Des gouvernements de différentes juridictions ont tenté de contrôler les coûts tout en se gardant de heurter ce secteur qui est à la base de l'économie canadienne. En Colombie-Britannique, la première ministre Christie Clark a imposé, à la surprise générale, une taxe de 15 pour cent aux acheteurs étrangers de propriétés dans la grande région de Vancouver. L'administration de cette ville a pour sa part mis en place une taxe sur les résidences vacantes.

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