Kruger: La Caisse persiste et signe

Publié le 29/08/2011 à 16:38, mis à jour le 29/08/2011 à 21:06

Kruger: La Caisse persiste et signe

Publié le 29/08/2011 à 16:38, mis à jour le 29/08/2011 à 21:06

Par Stéphane Rolland

Photo : Bloomberg

La Caisse de dépôt et placement du Québec persiste et signe : investir dans l’agrandissement d’une usine de Kruger à Memphis est une bonne décision. Le bas de laine des Québécois se défend d’être entré en conflit avec les efforts d’Investissement Québec, un autre organisme public, en vue d’amener le projet dans la municipalité de Crabtree près de Joliette.

PLUS: La Caisse «a perdu son âme», dit Marois

Dans un communiqué, la Caisse affirme que Kruger l’aurait approché en décembre 2010. À ce moment, la société aurait indiqué avoir cessé ses négociations avec Investissement Québec. Kruger aurait dit «qu’elle avait décidé de façon claire et sans équivoque d’investir à Memphis», rapporte la Caisse.

«Conséquemment, pour Kruger, cet investissement ne pouvait être fait qu’à Memphis, peut-on lire dans le communiqué. C’est la raison pour laquelle, au moment des discussions avec la Caisse, seul le projet d’investissement à Memphis a été présenté.

La décision aurait été prise en mars, toujours selon la Caisse. Le montage financier aurait été complété la veille de l’annonce, soit le 18 août. La Caisse a investi 211 millions dans le projet, soit le deux tiers de l’investissement total.

La porte toujours ouverte

Si les discussions avaient cessé l’automne dernier, la porte demeurait ouverte chez Investissement Québec jusqu’au dernier moment, affirme sa porte-parole Chantal Corbeil. «Nous leur avons dit ce que nous étions prêts à mettre sur la table, explique la porte-parole, qui rappelle que son employeur a été informé de la décision de Kruger peu de temps avant l’annonce. Il pouvait toujours reprendre les négociations.»

Lorsqu’une société prévoyant un investissement hésite entre deux sites, il est fréquent qu’elle n’informe pas Investissement Québec de sa décision pendant une certaine période de temps, nuance Mme Corbeil.

De son côté, Kruger n’a informé aucune partie avec qui elle négociait que leur offre n’était plus considérée. La société a agi ainsi afin de protéger la confidentialité de ses démarches, explique Jean Majeau, vice-président principal des affaires corporatives et communications de Kruger.«Les discussions avec Investissement Québec n’étaient pas assez avancées pour qu’il y ait eu une proposition écrite formulée à l’automne 2010», ajoute. M Majeau.

Débats

La Caisse réagit alors que sa décision soulève un tollé. Le parti québécois l’a accusé d’avoir contrecarré les efforts d’un autre organisme public. Encore aujourd’hui, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, a accusé la Caisse d’«avoir perdu son âme», en conférence de presse.

« Les entreprises d’ici doivent aller là où se trouvent les marchés pour leurs produits et ne peuvent dépendre uniquement du marché québécois, répond Normand Provost, premier vice-président, Placements privés, dans le communiqué de la Caisse. Nous croyons fermement qu’une des manières pour la Caisse d’aider à développer des champions québécois créateurs d’emplois est de les appuyer dans leur expansion dans de nouveaux marchés.»

En entrevue avec LesAffaires.com la journée de la décision, le porte-parole de l’opposition officielle en matière de Finance, Nicolas Marceau, avait plaidé pour une meilleure coordination entre les activités de la Caisse de dépôt et celles d’Investissement Québec.

 

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