En 2011, la tarte est moins grande pour les constructeurs

Publié le 19/02/2011 à 00:00, mis à jour le 28/02/2011 à 14:41

En 2011, la tarte est moins grande pour les constructeurs

Publié le 19/02/2011 à 00:00, mis à jour le 28/02/2011 à 14:41

Par Stéphane Rolland

L'année 2010 a été excellente pour l'immobilier résidentiel. Mais en 2011, les constructeurs doivent revenir sur terre.

La fête est finie. En moyenne, les quatre économistes interrogés par Les Affaires s'attendent à un recul de près de 12 % du nombre de mises en chantier au Québec.

L'explication de cette prévision est simple : la construction d'habitations en 2010 a dépassé le nombre de nouveaux ménages. " Le nombre de chantiers devra se rapprocher de la création des ménages ", indique Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins.

Pas de danger de chute brutale, toutefois. " L'écart entre la création des ménages et la construction est assez grand, mais ce n'est pas alarmant, dit Jean-Paul Filion, directeur principal du Service de développement des affaires de l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec (APCHQ). Ce n'est rien, comparé aux années 1980. Avant le krach de l'immobilier en 1987, l'écart était beaucoup plus important. "

Le secteur de la construction devra concurrencer la revente et la location. " Dans le locatif, le taux d'inoccupation avoisine les 3 %, constate Hélène Bégin. Le marché de la revente devrait également se détendre. Auparavant, la plus faible offre d'habitations dans ces deux secteurs favorisait la construction de maison neuve. "

L'état de l'économie influencera aussi les choix des aspirants propriétaires. " Il y a un ralentissement de la cadence de la croissance du PIB, et cela risque de se poursuivre, note Kevin Hugues, économiste pour la région du Québec à la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). La création d'emplois devrait également ralentir cette année. "

En théorie, le resserrement des règles d'emprunt hypothécaire et l'augmentation des taux d'intérêt par la Banque du Canada pourraient aussi rendre le financement moins accessible. " L'impact a déjà été ressenti en 2010, alors que les ménages devançaient leur achat pour profiter de conditions plus avantageuses, note Marie-Claude Guillotte, économiste chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne. Ce devancement explique en partie le ralentissement attendu en 2011. "

Les copropriétés

En forte croissance l'an dernier, la construction de copropriétés devrait aussi diminuer en 2011, selon Kevin Hugues. " L'offre des unités devra être absorbée pour relancer la construction dans ce secteur, explique-t-il. Selon nos prévisions, la construction de maisons unifamiliales baissera de 3 à 5 %, car ce type de chantiers a déjà ralenti. Mais la diminution pour les copropriétés devrait être plus prononcée, à 15 %. "

Quoique moins pessimiste, Hélène Bégin anticipe également une baisse. Celle-ci devrait toutefois être de courte durée, puisque de nombreux baby-boomers vont vouloir s'acheter une copropriété une fois arrivés à la retraite, dit-elle.

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