Bois des Caryers : mafia, chèque en bois et fisc aux trousses

Publié le 01/02/2013 à 15:04, mis à jour le 01/02/2013 à 17:01

Bois des Caryers : mafia, chèque en bois et fisc aux trousses

Publié le 01/02/2013 à 15:04, mis à jour le 01/02/2013 à 17:01

Les Magi font fuir un prêteur

Ricardo Magi et son frère Tony étaient les associés du fils du parrain Vito Rizzuto, Nick Rizzuto Jr., assassiné en décembre 2009 devant les bureaux de leur entreprise de construction, rue Upper Lachine, à Montréal. Dans une enquête diffusée le 31 janvier, Radio-Canada affirme que Tony Magi est en fait soupçonné d’avoir fait tuer Nick Rizzuto.

Ces dernières années, Tony Magi et sa femme ont tous deux survécu à des tentatives de meurtre. En 2010, l'entrepreneur a plaidé coupable à l'accusation d'avoir détenu une arme semi-automatique sans dispositif de verrouillage.

Le promoteur a réalisé la transformation des entrepôts réfrigérés du 1000, rue de la Commune, dans le Vieux-Port de Montréal, en condos de luxe. Mais la police relève qu'un grand nombre de membres du crime organisé y ont leur adresse, selon La Presse et Radio-Canada.

«J'ai travaillé avec eux pendant des années, reconnaît Patricia Navarro. Mais je n'ai plus rien à voir avec Ricardo Magi.» Allan Schachter l'a remplacé comme actionnaire et administrateur de l'entreprise qui pilote le projet, selon le Registre des entreprises.

Patricia Navarro dit cependant traiter quelquefois avec Tony Magi. «Je le consulte, parce que c'est un génie dans son domaine, et j'ai eu besoin de ses conseils à quelques reprises.»

Cette relation ne plaît pas à tous. Un des prêteurs du Bois des Caryers, les fonds Centria Capital, financés par un fonds de Fiera Capital, a même cessé de lui accorder des prêts en 2010. «Ça a secoué un peu à l'interne, racontait Jean Gamache, pdg de Centria, à Les Affaires, l'automne dernier. Nous sommes sortis du projet, à cause de la réputation de Tony Magi.»

Centria a pris des garanties totalisant 46 M$ sur les terrains du projet en 2009 et 2010 pour couvrir ses prêts. Maintenant que le fonds s'est retiré, «la trésorerie est un peu plus difficile», concède le directeur des ventes du Bois des Caryers, Gilles Tremblay.

Selon une source dans l'industrie de la construction, ces liens avec le crime organisé sont inquiétants pour l'avenir du projet. «Ça ne change rien au produit final, mais certains acheteurs, à tort ou à raison, éviteront d'acheter les copropriétés, de peur de se faire avoir.»

Qu'à cela ne tienne : la construction du Bois des Caryers avance, assure Patricia Navarro. «Les ventes et la compagnie vont très bien, dit-elle. On devrait commencer nos prochaines phases au début du printemps.»

Après les 130 maisons de ville et 64 unités en duplex, le promoteur doit construire quatre immeubles de cinq ou six étages.

Juste avant Noël, un nouveau prêteur a remplacé Centria : Maurice Benisti, fondateur de la marque de vêtements Point Zéro. Sa société à numéro a pris une garantie de 7,5 M$ sur les terrains du projet.

Ni Tony ni Ricardo Magi n'a rappelé Les Affaires.

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