Projet de loi sur la construction: des chantiers paralysés

Publié le 24/10/2011 à 12:57, mis à jour le 24/10/2011 à 13:05

Projet de loi sur la construction: des chantiers paralysés

Publié le 24/10/2011 à 12:57, mis à jour le 24/10/2011 à 13:05

Par La Presse Canadienne

Plusieurs chantiers de construction ont été désertés par les ouvriers qui y travaillaient, tôt lundi matin, pour protester contre le projet de loi qui encadre plus sévèrement la référence de la main-d'oeuvre dans la construction.

Les mégachantiers du Centre hospitalier de l'Université de Montréal et du chantier hydroélectrique de La Romaine sont au nombre des chantiers qui ont été ainsi paralysés, alors que doivent commencer en après-midi les audiences de la commission parlementaire qui étudie le projet de loi.

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Sur les chantiers touchés, les ouvriers sont bel et bien rentrés au travail mais peu après 7h, un mouvement de désertion du chantier a été lancé et l'ensemble des travailleurs a suivi. Il n'y a pas eu de manifestation proprement dite, les ouvriers ont simplement quitté les lieux.

"Je peux vous assurer d'une chose: c'est ni moi ni la FTQ qui a organisé ça. J'arrive d'Europe et j'ai passé la fin de semaine au lit avec une sinusite épouvantable", a commenté en entrevue le président de la FTQ, Michel Arsenault, visiblement très enrhumé.

Il faut dire que les moyens de pression concertés sont interdits et que la ministre du Travail, Lise Thériault, a déjà prévenu qu'elle ne tolérerait aucun ralentissement de travail sur les chantiers ni aucune perturbation.

C'est sans doute la raison pour laquelle les représentants syndicaux présentent ce moyen de pression comme spontané, émanant de la base, plutôt qu'organisé.

"Il y a un projet de loi qui est très injuste envers les travailleurs de la construction et leur syndicat. La FTQ-Construction a informé, la semaine passée, ses membres des injustices de ce projet de loi-là, et il y a énormément de mécontentement et de colère chez les travailleurs de la construction", a justifié M. Arsenault.

"S'il y a des accusations, on se défendra devant les tribunaux, comme on a toujours fait. On vit dans une société de droit et s'il y a des employeurs qui pensent que ça a été fomenté par des syndicats, on se défendra au moment opportun", a ajouté M. Arsenault.

Par ailleurs, des vitres ont été cassées au futur siège social de la Commission de la construction du Québec, qui est en construction. Le Service de police de la ville de Montréal a confirmé qu' "une enquête est en cours" pour un "méfait", à savoir des vitres qui ont été vandalisées à cet endroit.

La FTQ-Construction et le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction, mieux connu sous le nom de l'International, représentent ensemble 70 pour cent des ouvriers de la construction et ce sont ces organismes qui contestent avec le plus de vigueur le projet de loi.

Ce projet de loi vient encadrer beaucoup plus sévèrement la référence de la main-d'oeuvre sur les chantiers de construction. À l'heure actuelle, les entrepreneurs peuvent embaucher leur propre main-d'oeuvre, avoir recours au service de référence de la Commission de la construction , qui est reconnu comme plutôt boiteux, ou faire appel au service de référence de main-d'oeuvre géré par les syndicats.

Si le nouveau projet de loi est adopté tel quel, la référence de la main-d'oeuvre par les syndicats restera possible, mais elle sera sous l'égide de la Commission de la construction. Les syndicats qui font de la référence de main-d'oeuvre y perdent donc beaucoup de pouvoir, et pas seulement à ce chapitre.

Ce système de référence de la main-d'oeuvre a cours essentiellement sur les chantiers industriels, commerciaux, institutionnels et de génie civil et voirie. Le secteur résidentiel est beaucoup moins touché.

 

 

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