Mais les plus récentes données rendues publiques par son ministère mercredi confirment à n'en pas douter l'état précaire des finances publiques du Québec.
"Il n'y a rien d'écarté, mais il n'y a rien de prévu", a commenté M. Bachand, en point de presse, en marge de la rencontre hebdomadaire du conseil des ministres, en disant vouloir se garder de faire une annonce prématurée.
"Il y a de signes qui vont bien, il y a des signes qui vont mal" dans l'économie, a-t-il ajouté, soufflant le chaud et le froid, en commentant le rapport des revenus et des dépenses de son ministère pour les trois premiers mois de l'exercice financier, soit d'avril à la fin juin 2009.
Il a dit qu'il faudrait attendre la mise à jour financière, prévue à la fin octobre, pour avoir l'heure juste sur l'état exact des finances publiques et l'ampleur du manque à gagner.
M. Bachand a justifié l'importance du déficit pour le premier trimestre par le fait que le gouvernement effectue "beaucoup de déboursés" durant cette période de l'année, dont les paiements de transferts aux écoles et hôpitaux.
Mais chose certaine, durant cette période, les revenus dans les coffres de l'Etat se sont faits plus rares que ce qu'on espérait.
Durant le trimestre, les revenus autonomes _ sans tenir compte des transferts fédéraux _ ont totalisé 11,9 milliards $, soit une baisse de 275 millions $ par rapport à l'an dernier.
Notamment, on observe une chute importante, de l'ordre de 13 pour cent, des revenus provenant des compagnies au chapitre de l'impôt.
Pendant ce temps, les dépenses de l'Etat, elles, ne cessent d'augmenter, ayant fait un bond de 941 millions $ par rapport à la même période l'an dernier, entre avril et juin.
Comme toujours, ce sont les dépenses en santé qui représentent la majeure partie de la hausse trimestrielle, avec 546 millions $ de plus.
En mars dernier, Québec prévoyait au moins quatre ans de déficits, à hauteur de 11 milliards $, avant d'espérer un retour à l'équilibre budgétaire.
Pour se faire rassurant, le ministre Bachand soutenait mercredi que la situation actuelle se comparait avantageusement à celle de l'an dernier, alors qu'on enregistrait un déficit de 1,8 milliard $ au 30 juin 2008, soit tout près de la prévision pour l'année au complet, 1,9 milliard $.
Théoriquement, donc, pour l'année en cours, Québec pourrait encore dépenser 900 millions $ et respecter ses prévisions, si bien sûr les revenus sont au rendez-vous.
Pour le mois de juin 2009 seulement, le déficit s'élève à 1 milliard $, soit 655 millions $ de plus que l'an dernier à pareille date.