Le projet Un ordinateur portable par enfant, qui vise à fournir un outil éducationnel aux enfants du monde en développement, vendra finalement ses ordinateurs aux États-Unis et au Canada. Les acheteurs nord-américains devront toutefois obligatoirement acheter deux ordinateurs portables, au prix combiné de 399 $, le second étant acheminé vers un enfant dans un pays en développement. Le projet annoncé en grande pompe il y a bientôt deux ans par Nicholas Negroponte, alors au Massachussets Institute of Technology (MIT), éprouve toutefois diverses difficultés. Les portables devaient notamment être disponibles à un prix de 100$, afin de faciliter leur achat par les gouvernements des pays émergents comme le Brésil et le Cambodge, qui ont exprimé un intérêt. Ces deux pays et le Rwanda accueillent d'ailleurs la phase pilote du projet, alors que 7000 prototypes du portable sont actuellement entre les mains d'écoliers sur place. Malheureusement, la fondation "Un ordinateur portable par enfant" n'arrive pas pour l'instant à abaisser le prix de leur joli portable vert sous la barre des 200$, rapporte le Wall Street Journal ce matin. La fondation tente donc de stimuler la vente auprès de grands acheteurs américains, principalement des commissions scolaires et des gouvernements d'État. Cette démarche vise à la fois à financer le déploiement du programme dans les pays du Sud et à élever la notoriété du projet en Occident. Il n'est toutefois pas clair si un portable aussi dénudé aura un attrait pour les jeunes Canadiens et Américains, habitués à des machines ultrapuissantes et à des écrans aussi grands qu'une télévision. La fondation croit toutefois que la simplicité extrême de leur produit trouvera un écho auprès de ce marché. Contrer la fracture numérique Un ordinateur portable par enfant veut réduire la fracture numérique entre les jeunes des pays développés et de ceux en développement en distribuant des centaines de millions de portables fabriqués sur mesure pour le projet. Les petits ordinateurs développés par les chercheurs du MIT et de leurs partenaires nécessitent aucune alimentation électrique, puisqu'ils se chargent grâce à une manivelle. Ils sont très résistants aux chocs et impacts, et offrent les fonctions de base (traitement de texte, fureteur internet, lecture de livre électronique, etc) sur une plateforme de logiciel libre. Ils sont de plus très aisés à utiliser et ils ont été conçus afin de faciliter l'interconnexion entre les divers portables. Alors qu'un premier lot de 40 000 portables sortira des usines en octobre, l'objectif était plutôt d'en avoir produit sept ou huit millions à pareille date. La fondation se dit toutefois confiante que l'augmentation du volume de production permettra de faire chuter les coûts assez rapidement. Ce projet n'est pas sans opposants, notamment ceux qui dénoncent le fait qu'autant de ressources soient investies dans des ordinateurs portables alors que les besoins primaires de centaines de millions de personnes ne sont toujours pas satisfaits. Des sceptiques, par ailleurs favorables aux desseins de la fondation, se demandent comment une OSBL pourra parvenir à atteindre des objectifs aussi ambitieux. La structure et le fonctionnement d'une entreprise seraient selon eux beaucoup mieux adaptés à la tâche colossale que s'est donnée la fondation. Pour aller plus loin : http://online.wsj.com/article/SB119058997511836793.html?mod=hpp_us_whats_news http://www.technologyreview.com/Biztech/18095/?a=f MIT Technology Review http://www.ted.com/index.php/talks/view/id/41?gclid=CKGD56-T3I4CFQwsOAodQUL4AQ Présentation vidéo du projet par Nicholas Negroponte