C’est le premier à Québec, un des plus importants au Canada et un des plus modernes en Amérique: le centre de données 4Degrés a ouvert ses portes à Québec jeudi, un an jour pour jour après le début des travaux de construction. La première phase comporte 500 cabinets. À terme, l’infrastructure de 40 M$ en aura 2000 pouvant héberger 85 000 serveurs informatiques sous haute sécurité.

«On est plus sécuritaire que la prison d’Orsainville», a blagué l’actionnaire Louis Têtu, président de Coveo, qui avait vendu sa précédente entreprise, Taleo, pour 1,9 G$ à Oracle.

L’accès au bunker se fait par biométrie - empreinte digitale et de vaisseaux sanguins. Une cinquantaine de caméras haute définition ont été installées pour surveiller le bâtiment, protégé par des gardiens de sécurité en tout temps.

Avec une certification Tier III, le bunker, qui atteindra 35 000 pieds carrés, est assez sécuritaire pour les banques.

«L’impact économique d’un tel centre pour Québec est monumental car il change le paradigme du développement économique. Cela créera peu d’emplois directs (50 à 100), mais beaucoup d’emplois indirects», a fait valoir Louis Têtu.

«Le centre fait désormais partie de l’arsenal de la ville de Québec pour attirer des entreprises étrangères. Et sans lui, à terme, les entreprises d’ici auraient été moins compétitives», a-t-il ajouté.

Selon l’entrepreneur, il en coûte moins cher aux entreprises de louer des espaces dans le bunker pour héberger leurs serveurs informatiques que de construire des salles d’hébergement à l’interne et de les sécuriser.

«On offre une infrastructure de classe mondiale qui permettra aux entreprises de mieux performer. Aujourd’hui, toutes les entreprises sont technologiques car les affaires sont de plus en plus numériques», a souligné M. Têtu.

Le projet du centre 4Degrés, qui doit son nom à la température moyenne annuelle de la ville de Québec, a été piloté par Martin Bouchard, fondateur de Copernic Technologies et cofondateur de Coveo, fournisseur de solutions de gestion de l’information. Le climat frais de la capitale est un atout car il faut constamment refroidir les ordinateurs, qui produisent beaucoup de chaleur. Les besoins en climatisation seront réduits par rapport à d’autres localisations géographiques.

Le défi premier d’un tel centre reste néanmoins l’alimentation électrique. Le centre avait besoin d’une capacité énergétique de 15 mégawatts, ce qui correspond à l’énergie nécessaire pour alimenter une ville comme Val D’Or ou l’ensemble de l’arrondissement Sainte-Foy avec ses habitations, son université et ses immenses centres commerciaux.

«Notre entrée électrique est la plus grosse de toute la ville de Québec, incluant celle de l’amphithéâtre», a précisé M. Bouchard.

D’immenses génératrices ont aussi été installées pour pallier à d’éventuelles pannes d’électricité – cela arrive en moyenne 8 minutes par année dans le Parc technologique. Mais la tolérance des entreprises à des pannes atteint aujourd’hui le degré zéro.

Le centre 4Degrés planifie déjà le déploiement des phases deux et trois du projet.