Le monde agricole doit changer ou périr, disait alors le président de la commission, Jean Pronovost.
Trois ans plus tard, Québec semble avoir compris le message. Car le Livre vert, qui s'en tient aux grandes orientations à privilégier, reprend à son compte plusieurs des recommandations du rapport et en respecte l'esprit.
Aussi, un grand ménage se prépare, et pas seulement en ce qui a trait aux organismes de représentation. Les maîtres-mots seront: diversification des produits et des marchés, pluralité des entreprises, écoconditionnalité, compétitivité et rentabilité accrues.
En appui à cette politique, une loi-cadre viendra dépoussiérer quatre lois existantes: la Loi sur les producteurs agricoles (à propos du mode de consultation des producteurs sur la représentation de leurs intérêts), la Loi sur la mise en marché (en vue de resserrer les règles de gouvernance), la Loi sur la protection du territoire agricole et celle sur le ministère lui-même, dont la mission sera redéfinie.
Un des grands axes de la politique portera sur la protection de l'environnement, promue au rang de "condition préalable" à la production agricole, peut-on lire dans le document. Ainsi, exploitation agricole ne devra plus être synonyme de source de pollution, particulièrement de l'eau des rivières. Le principe d'"écoconditionnalité" fera partie intégrante de tous les programmes du ministère de l'Agriculture. Il n'est pas exclu, non plus, de rendre le versement d'une aide financière aux producteurs conditionnel au respect des normes environnementales, notamment quant à l'usage de pesticides et à la réduction des gaz à effet de serre.