Les entreprises prévoient un ralentissement de leurs ventes, dit la Banque du Canada

Publié le 16/10/2023 à 11:35, mis à jour le 16/10/2023 à 18:05

Les entreprises prévoient un ralentissement de leurs ventes, dit la Banque du Canada

Publié le 16/10/2023 à 11:35, mis à jour le 16/10/2023 à 18:05

Par La Presse Canadienne

L’indicateur de l’enquête sur les perspectives des entreprises de la banque centrale a ainsi reculé à son plus bas niveau en plus d’une décennie, à l’exception d’une brève période au début de la pandémie de COVID−19. (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — La confiance des entreprises canadiennes a continué de s’affaiblir au troisième trimestre, selon la dernière enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada, les sociétés ayant dit s’attendre à un ralentissement de la croissance des ventes au cours de l’année à venir.

La Banque du Canada a indiqué lundi que l’indicateur de son enquête sur les perspectives des entreprises avait reculé à son plus bas niveau en plus d’une décennie, à l’exception d’une brève période au début de la pandémie de COVID-19, pendant laquelle l’économie a été à l’arrêt.

«Ce ralentissement de la demande atténue les pressions sur leur capacité de production et entrave leurs projets d’investissement et d’embauche», a indiqué la banque centrale dans son rapport.

L’enquête révèle que les effets négatifs de la hausse des taux d’intérêt se propagent, et un nombre croissant d’entreprises croient que les taux plus élevés limiteront leurs ventes et leurs investissements.

Le tiers des entreprises ayant répondu ont indiqué que leurs ventes avaient chuté au cours de la dernière année en raison d’un ralentissement généralisé de la demande.

L’enquête suggère également que les attentes d’inflation des entreprises ont légèrement diminué, même si elles restent supérieures aux niveaux d’avant la pandémie. Elle souligne que plusieurs s’attendent à ce qu’il faudra plus de trois ans pour que l’inflation revienne à l’objectif de 2,0% de la Banque du Canada.

La part des entreprises prévoyant une récession au cours de l’année à venir est restée stable, à environ un tiers.

Par ailleurs, l’enquête canadienne de la Banque du Canada sur les attentes des consommateurs suggère que les consommateurs prévoient toujours que l’inflation restera forte dans les 12 prochains mois, et que l’écart entre leurs perceptions et l’inflation réelle est inhabituellement large.

Selon cette enquête, la hausse du coût de la vie reste la préoccupation la plus pressante des consommateurs, qui sont nombreux à estimer que l’impact de la hausse des taux d’intérêt sur les ménages est loin d’être terminé.

«Ceux qui s’attendent à des effets plus néfastes sont moins enclins à prévoir des achats importants», indique le rapport sur la consommation.

«Dans l’ensemble, les répondants déclarent qu’ils sont plus susceptibles de faire des achats non essentiels, comme des vacances ou des billets de concert, que d’acheter des biens qui sont habituellement financés par un prêt, comme un véhicule ou des appareils ménagers.»

Des hausses de coûts toujours répercutées sur les clients

L’économiste Shelly Kaushik, de la Banque de Montréal, a indiqué, dans une note adressée à ses clients, que «les hausses de taux dynamiques de la Banque du Canada (fonctionnait) comme prévu, les entreprises et les consommateurs s’attendant à un ralentissement de l’activité».

«Cependant, les décideurs politiques prendront note du fait que les attentes en matière d’inflation et de salaires restent bien au-dessus de l’objectif et ne reculent que lentement. Le ton globalement pessimiste de ces enquêtes conforte notre appel à ce que la banque reste en attente, avec un biais pour le resserrement, lors de sa réunion de la semaine prochaine.»

L’économiste Maria Solovieva, de la Banque TD, a noté que l’une des préoccupations du rapport était que certaines entreprises continuaient de répercuter sur leurs clients les augmentations de coûts inhabituellement importantes du début de la pandémie.

«D’un autre côté, selon les propres recherches de la banque, l’ampleur de la répercussion dépend des pressions concurrentielles sur le marché et de la force de la demande des consommateurs, qui deviennent toutes deux moins favorables», a écrit Mme Solovieva.

La prochaine décision sur les taux d’intérêt et le rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada sont prévus pour le 25 octobre.

La banque centrale a maintenu son taux d’intérêt directeur à 5% le mois dernier, mais a indiqué à plusieurs reprises qu’elle était prête à relever à nouveau les taux si nécessaire pour ramener l’inflation à son objectif de 2,0%.

L’inflation annuelle a atteint 4,0% en août, selon les données de Statistique Canada. L’agence fédérale doit publier mardi les chiffres sur les prix à la consommation pour le mois de septembre.

Craig Wong, La Presse Canadienne

 

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