La croissance des États-Unis a défié les pronostics en 2023

Publié le 25/01/2024 à 14:16

La croissance des États-Unis a défié les pronostics en 2023

Publié le 25/01/2024 à 14:16

Par AFP

«Les salaires, la richesse et l’emploi sont plus élevés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient avant la pandémie», a salué le président Joe Biden dans un communiqué. (Photo: Getty Images)

Washington — Les États-Unis ont encore connu une solide croissance en 2023, déjouant les pronostics de récession. L’administration Biden en profite pour vanter sa politique économique et l’opposer à celle de Donald Trump, probable candidat républicain dans la course à la Maison-Blanche.

L’expansion du produit intérieur brut (PIB) américain s’est accélérée en 2023, à 2,5% contre 1,9% l’année précédente, selon la première estimation du département du Commerce, publiée jeudi.

La première économie du monde n’a donc pas connu la récession tant annoncée.

«Les salaires, la richesse et l’emploi sont plus élevés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient avant la pandémie», a salué le président Joe Biden dans un communiqué.

La croissance du seul quatrième trimestre a aussi conjuré le sort, à 3,3% en rythme annualisé — qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l’évolution sur l’année entière à ce rythme.

C’est moins que les 4,9% du troisième trimestre. Mais cela a surpris les analystes, qui n’attendaient que 2,0%, selon le consensus de Market Watch.

«Le PIB du quatrième trimestre a dépassé toutes les prévisions» […] et a couronné une année résiliente», commente Kathy Bostjancic, cheffe économiste de la compagnie d’assurances Nationwide.

La consommation, principal moteur de l’économie américaine, est restée solide, en dépit d’un pouvoir d’achat rogné d’un côté par l’inflation, de l’autre par la hausse des taux d’intérêt.

Car les salaires ont eux aussi grimpé et, depuis mi-2023, leur hausse est plus forte que celle des prix.

Le PIB américain avait fait des montagnes russes en 2020 et 2021, enregistrant d’abord le plus fort recul du PIB depuis 1946 (-3,5%) et deux mois de récession à cause du Covid-19, puis la plus forte croissance depuis 1984 (+5,9%).

 

 

Moral au plus haut

L’administration Biden, profitant de l’«atterrissage en douceur» inespéré de l’économie américaine, avec une inflation plus faible et un marché de l’emploi toujours vigoureux, n’a de cesse de vanter les effets de sa politique économique, les «Bidenomics».

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, est montée au créneau jeudi, lors d’un discours aux forts accents de campagne: «aucune» des politiques de Joe Biden «ne vise à recréer une ère révolue».

«Ce pays et le monde ont changé et nous ne pouvons pas revenir en arrière», a encore souligné la ministre, à Chicago (Illinois), évoquant les différents plans d’investissements qu’a fait adopter le président démocrate, et qui flèchent des investissements, entre autres, dans les infrastructures ou les industries vertes.

Un clin d’œil appuyé à Donald Trump, qui accuse régulièrement son rival démocrate de tuer le rêve américain, l’«American Dream», et promet, comme en 2016, de «rendre» au pays «sa grandeur».

«Ce dont nous avons besoin est d’un nouvel avenir […] alimenté par des industries du 21e siècle, et au cœur duquel se trouve la classe moyenne», a insisté Janet Yellen.

«L’administration [Biden] construit les fondations de cet avenir», a-t-elle assuré, vantant «la reprise économique la plus équitable de l’histoire des États-Unis».

Joe Biden a remporté mercredi une victoire bienvenue, en décrochant le soutien de l’influent syndicat automobile américain UAW, qui a appelé à voter pour lui en novembre.

 

 

Probabilité de récession

L’hôte de la Maison-Blanche cherche à convaincre la classe moyenne américaine, qui a souffert de l’inflation depuis deux ans, de se détourner de Donald Trump, qui met régulièrement en avant la bonne santé de l’économie lorsqu’il était aux commandes, mais aussi des finances des ménages, avant la flambée des prix.

C’est à Joe Biden que les électeurs tiennent rigueur de cet épisode de forte inflation.

Si la situation s’est largement améliorée sur ce front, le président pourrait cependant devoir faire face à un ralentissement économique, voire une récession, en pleine campagne électorale.

Lydia Boussour, économiste pour EY Parthenon, table ainsi sur «un atterrissage en douceur», avec cependant «une probabilité de récession d’environ 35%».

La banque centrale américaine (Fed) devrait, elle, abaisser ses taux en 2024, ce qui rendra le crédit plus abordable pour les ménages, et leur redonnera du pouvoir d’achat.

Elle devrait cependant ne pas encore y toucher lors de la prochaine réunion, mardi et mercredi.

 

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