La Banque du Canada ne devrait pas modifier son taux directeur

Publié le 22/10/2023 à 13:54, mis à jour le 22/10/2023 à 13:56

La Banque du Canada ne devrait pas modifier son taux directeur

Publié le 22/10/2023 à 13:54, mis à jour le 22/10/2023 à 13:56

Par La Presse Canadienne

L'économie canadienne a stagné au cours du deuxième trimestre. (Photo: La Presse Canadienne)

La Banque du Canada ne devrait pas modifier son taux directeur
   
Ottawa — Les observateurs s'attendent à ce que la Banque du Canada n'augmente pas mercredi son taux directeur à cause du ralentissement économique et d'un léger recul de l'inflation.
En septembre, l'Indice des prix à la consommation (IPC) a baissé de 0,1 %. Il avait subi une hausse de 0,4 %, le mois précédent.
La banque centrale avait conservé le mois dernier son taux directeur à 5 %, mais s'inquiétant toujours des pressions exercées sur les prix, elle avait ouvert la porte à de nouvelles augmentations.
«Les données économiques ont soufflé sur le chaud et sur le froid depuis la décision de la Banque du Canada de maintenir son taux directeur en septembre, mais nous nous attendons à ce qu'une hausse soit peu probable en raison de la situation actuelle», ont souligné l'économiste en chef adjoint de la RBC, Nathan Janzen, et l'économiste Claire Fan dans une note transmise aux clients vendredi. 
L'IPC avait connu des hausses en juillet et en août tandis que les mesures de l’inflation fondamentale faisant abstraction des variations transitoires de l’inflation n'ont pas beaucoup reculé au cours de derniers mois.
La baisse de septembre devrait contribuer à soulager quelques inquiétudes provoquées par la croissance de prix au pays. L'IPC s'est finalement élevé à 3,8 %.
«Nous avons poussé un soupir un soulagement après la publication des dernières données sur l'inflation, dit le directeur général et économiste principal à la Banque CIBC, Andrew Grantham. Les données indiquent que l'inflation a ralenti. Ce facteur, tout comme la piètre croissance économique à laquelle nous avons été témoins, devrait convaincre la Banque du Canada à maintenir son taux directeur, pas seulement pour ce mois-ci, mais aussi d'ici la fin de l'année et même au début de la prochaine année.»
L'économie canadienne a stagné au cours du deuxième trimestre. Les économistes s'attendent à ce que ce ralentissement se poursuive d'ici la fin de l'année et au début de 2024.
La récente Enquête sur les perspectives des entreprises ne contredit pas cette tendance. Celles-ci «s’attendent à ce que la croissance de leurs ventes soit modérée au cours des 12 prochains mois», note la Banque du Canada. 
Le marché de l'emploi ne semble pas aussi vigoureux qu'en 2022. Le nombre de postes inoccupés a chuté tandis que le taux de chômage a dépassé les 5,5 %.
Statistique Canada a indiqué vendredi que les ventes au détail ont chuté de 0,1 % en août dernier au pays, à 66,1 milliards $, les ventes des concessionnaires de voitures neuves et d'occasion ayant décliné pendant le mois.
La hausse des taux d'intérêt devrait continuer à affecter l'économie canadienne au moment où de plus en plus de ménages doivent renouveler leur hypothèque à un taux supérieur et de plus en plus de consommateurs évitent de dépenser.
«Moins de 50 % des emprunteurs hypothécaires canadiens ont été exposés aux taux d'intérêt supérieurs», met en garde M. Grantham.
Une majorité d'économistes s'attendent que le ralentissement économique et des conditions financières plus serrées feront éventuellement reculer l'inflation à 2 %.
M. Grantham croit que la Banque du Canada devrait commencer à se demander quand elle commencera à réduire son taux directeur.
L'incertitude a crû depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas qui menace de déstabiliser l'ensemble du Moyen-Orient.
«Ce que nous constatons à l'échelle mondiale, c'est que les risques inflationnistes ont cru. Il y a le Moyen-Orient qui risque de s'embraser. Les guerres causent l'inflation. On ne peut s'en sauver», rappelle M. Grantham.
Les banques centrales ne le savent que trop bien: l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 avait grandement contribué à l'escalade initiale de l'inflation.
Le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem juge qu'il est encore trop tôt pour dire si le conflit aura un impact sur l'économie mondiale.
«Il est beaucoup trop tôt pour le dire. Et cela dépend vraiment de l'ampleur de l'escalade de la situation», a affirmé M. Macklem.
La Banque du Canada devrait également publier son Rapport sur la politique monétaire qui contient un scénario de référence concernant l’inflation et la croissance de l’économie canadienne.
Par Nojoud Al Mallees

Ottawa — Les observateurs s'attendent à ce que la Banque du Canada n'augmente pas mercredi son taux directeur à cause du ralentissement économique et d'un léger recul de l'inflation.

En septembre, l'Indice des prix à la consommation (IPC) a baissé de 0,1%. Il avait subi une hausse de 0,4%, le mois précédent.

La banque centrale avait conservé le mois dernier son taux directeur à 5%, mais s'inquiétant toujours des pressions exercées sur les prix, elle avait ouvert la porte à de nouvelles augmentations.

«Les données économiques ont soufflé sur le chaud et sur le froid depuis la décision de la Banque du Canada de maintenir son taux directeur en septembre, mais nous nous attendons à ce qu'une hausse soit peu probable en raison de la situation actuelle», ont souligné l'économiste en chef adjoint de la RBC, Nathan Janzen, et l'économiste Claire Fan dans une note transmise aux clients vendredi. 

L'IPC avait connu des hausses en juillet et en août tandis que les mesures de l’inflation fondamentale faisant abstraction des variations transitoires de l’inflation n'ont pas beaucoup reculé au cours de derniers mois.

La baisse de septembre devrait contribuer à soulager quelques inquiétudes provoquées par la croissance de prix au pays. L'IPC s'est finalement élevé à 3,8%.

«Nous avons poussé un soupir un soulagement après la publication des dernières données sur l'inflation, dit le directeur général et économiste principal à la Banque CIBC, Andrew Grantham. Les données indiquent que l'inflation a ralenti. Ce facteur, tout comme la piètre croissance économique à laquelle nous avons été témoins, devrait convaincre la Banque du Canada à maintenir son taux directeur, pas seulement pour ce mois-ci, mais aussi d'ici la fin de l'année et même au début de la prochaine année.»

 

Ralentissement qui va se poursuivre

L'économie canadienne a stagné au cours du deuxième trimestre. Les économistes s'attendent à ce que ce ralentissement se poursuive d'ici la fin de l'année et au début de 2024.

La récente Enquête sur les perspectives des entreprises ne contredit pas cette tendance. Celles-ci «s’attendent à ce que la croissance de leurs ventes soit modérée au cours des 12 prochains mois», note la Banque du Canada. 

Le marché de l'emploi ne semble pas aussi vigoureux qu'en 2022. Le nombre de postes inoccupés a chuté tandis que le taux de chômage a dépassé les 5,5 %.

Statistique Canada a indiqué vendredi que les ventes au détail ont chuté de 0,1 % en août dernier au pays, à 66,1 milliards $, les ventes des concessionnaires de voitures neuves et d'occasion ayant décliné pendant le mois.

La hausse des taux d'intérêt devrait continuer à affecter l'économie canadienne au moment où de plus en plus de ménages doivent renouveler leur hypothèque à un taux supérieur et de plus en plus de consommateurs évitent de dépenser.

«Moins de 50 % des emprunteurs hypothécaires canadiens ont été exposés aux taux d'intérêt supérieurs», met en garde M. Grantham.

Une majorité d'économistes s'attendent que le ralentissement économique et des conditions financières plus serrées feront éventuellement reculer l'inflation à 2 %.

M. Grantham croit que la Banque du Canada devrait commencer à se demander quand elle commencera à réduire son taux directeur.

L'incertitude a crû depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas qui menace de déstabiliser l'ensemble du Moyen-Orient.

«Ce que nous constatons à l'échelle mondiale, c'est que les risques inflationnistes ont cru. Il y a le Moyen-Orient qui risque de s'embraser. Les guerres causent l'inflation. On ne peut s'en sauver», rappelle M. Grantham.

Les banques centrales ne le savent que trop bien: l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 avait grandement contribué à l'escalade initiale de l'inflation.

Le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem juge qu'il est encore trop tôt pour dire si le conflit aura un impact sur l'économie mondiale.

«Il est beaucoup trop tôt pour le dire. Et cela dépend vraiment de l'ampleur de l'escalade de la situation», a affirmé M. Macklem.

La Banque du Canada devrait également publier son Rapport sur la politique monétaire qui contient un scénario de référence concernant l’inflation et la croissance de l’économie canadienne.

Par Nojoud Al Mallees

 

Sur le même sujet

À la une

Pierre Fitzgibbon: «Dans la filière batterie, on est rendu trop loin pour reculer»

00:00 | Les Affaires

Le superministre a rencontré «Les Affaires» en table éditoriale afin de préciser sa vision de la filière batterie.

Table éditoriale avec le PDG de Northvolt: des batteries «made in Québec» avec du contenu d'ailleurs

En table éditoriale avec «Les Affaires», Paolo Cerruti affirme qu'il faudra être patient.

Le coup de poker de la filière batterie

BILLET. À vous de juger si nous avons des chances de remporter la mise ou de perdre gros dans la partie.