60 secondes avec Paul Arseneault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat


Édition du 15 Février 2014

60 secondes avec Paul Arseneault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat


Édition du 15 Février 2014

«Je suis de ceux qui pensent que le patrimoine n'est plus à la mode» - Paul Arseneault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat

Le Carnaval et les grands événements de Québec courtisent la génération des 20-30 ans. Est-ce la clientèle la plus rentable en tourisme ?

Tout le monde est important dans la dynamique touristique. Mais Québec a longtemps joué la carte des vieilles pierres, et la façon dont on les vend commence à jouer des tours. On a fait le plein d'une clientèle convaincue, répétitive, qui venait dépenser. Elle vieillit et est moins apte à se déplacer. On a senti des signes de ralentissement. Le cadre historique des vieilles pierres peut être décliné de façon plus actuelle. Un clin d'oeil ici à la Cabane à sucre Au pied de cochon de Martin Picard, qui permet de réactualiser un classique. Attirer une clientèle plus jeune, plus active, c'est bon. D'autant plus qu'en hiver, l'attrait de Québec est orienté davantage vers les activités extérieures que vers les activités culturelles.

À séduire les jeunes dans une société vieillissante, laisse-t-on des mines d'or inexploitées ?

Ne mélangeons pas l'image de marque et la fréquentation. La clientèle plus âgée connaît Québec, mais notre étude a montré que les familles et les jeunes ne se sentaient pas interpellés par Québec. Le marketing doit aller chercher des gens qui ne nous ont pas retenus pour leurs voyages. La stratégie du maire Labeaume de miser sur les événements sportifs est excellente. Ça fait de belles photos partout sur la planète et ça rajeunit l'image de la ville, sans léser la clientèle plus âgée qui peut être interpellée, à titre de spectateur. Les capitales européennes de la culture sont elles aussi dans cette réflexion de faire cohabiter tradition, histoire et patrimoine dans un contexte de modernité. Le Vieux-Montréal doit aussi y arriver.

Doit-on comprendre que l'histoire n'est plus à la mode ?

Je suis de ceux qui pensent que le patrimoine n'est plus à la mode dans le sens d'une approche puriste et snobinarde. À la sortie du film Da Vinci Code, le musée du Louvre a reçu beaucoup de demandes de gens qui souhaitaient une visite orientée autour de ça. Le conservateur de l'époque avait refusé, considérant que ce n'était pas une bonne façon de découvrir le musée. Il a changé d'idée, car la mission du musée n'était pas de censurer leur intérêt. Quelle que soit la motivation, on peut faire en sorte d'initier des gens et de tirer profit de leur intérêt. Je partage ce point de vue.

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