Selon ce que rapporte The Independent, ces fermetures suscitent un débat dans la province de l'Uttar Pradesh. «Pour de nombreux travailleurs musulmans et les propriétaires de tannerie de la ville de Kampur où se trouve 400 des 2100 tanneries de la région, il s'agit d'un complot politique et d'une vendetta religieuse », écrit le quotidien britannique qui rappelle qu'en Inde le travail du cuir est réservé principalement aux musulmans parce que la vache est considérée par les hindous comme un animal sacré.
Les tanneries sont importantes dans la région. L'industrie, estimée à près de 890 millions de dollars, emploie des milliers de personnes. Par ailleurs, elle rejette depuis des décennies des produits chimiques et des métaux lourds dans le Gange.
Car voilà, le Gange n'est pas qu'une des sept rivières sacrées de l'Inde. Il est également un des cours d'eau les plus pollués de la péninsule indienne. En 2008, l'organisation World Wild Foundation a classé le Gange parmi les dix rivières les plus menacées au monde.
Selon les estimations de l'organisation, le rejet des eaux usées non traitées est responsable à 75% de la pollution croissante de la rivière sacrée, le reste étant causé par les industries. Présentement, 20% des eaux sales des villes bénéficient d'un traitement avant d'être rejetées dans le Gange. Les installations actuelles sont déficientes. Elles ne permettent que le traitement d'un milliard de litres d'eaux usées par jours, alors que les villes situées sur les rives du fleuve en rejettent trois milliards.