Grippe A (H1N1) : des dizaines d'hôtels du Québec transformés en hôpitaux. Photo : Bloomberg

«Nous ne savons rien. Le moins qu’on puisse dire est que c’est opaque! Personne ne sait encore ce qui adviendra des employés des hôtels qui seront transformés en hôpitaux.»

C’est en ces termes que Jean Lortie, le président de la Fédération du commerce de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), a réagit à la nouvelle selon laquelle des dizaines d’hôtels ont été identifiés pour prêter main-forte aux hôpitaux dont le nombre de chambres ne suffirait plus à répondre au nombre de malades atteints de la grippe A (H1N1). 

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«Nous avons posé beaucoup de questions. Et nous en avons encore. Mais les réponses se font rares et les questions se multiplient», affirme le président de la plus importante centrale syndicale de la province dans le secteur hôtelier. La CSN représente quelque 7 000 employés  de plus de soixante hôtels de la province.

Jean Lortie a reçu vendredi un avis de juridique de 400 pages sur la question qu’il compte étudier rapidement avant d’exposer ses intentions exactes dans le dossier. «Ce qui est certain, est que nos membres n’ont pas choisi de travailler dans un hôpital et n’ont pas non plus les compétences pour prendre soin de malades. C’est là une évidence que personne ne semble considérer pour le moment.»

Ce dernier souligne par ailleurs que ses membres ne font pas non plus partie actuellement de la catégorie de travailleurs considérés suffisamment à risque pour recevoir les vaccins contre la grippe. «Pourtant, si on s’apprête comme je le comprends, à transférer des malades dans les hôtels, les employés d’hôtels seront parmi les plus exposés au virus. »

Mais avant de trop s’avancer, ce dernier espère avoir rapidement des réponses aux nombreuses questions posées. Les hôteliers comme le gouvernement, dit-il, tardent à répondre. «Je comprends qu’il ne faut pas apeurer la population. Mais il nous faut savoir ce qui est du domaine de la vérité ; et ce qui, au contraire, est davantage du domaine de la rumeur ou de la légende urbaine. »

Cela lui paraît d’autant plus important, que les hôtels de la province entament leur «saison morte» ces jours-ci. Si les hôtels devaient être plus occupés qu’à l’habitude, plusieurs travailleurs se demandent s’ils verront leur contrat prendre fin, ou s’ils pourront continuer de travailler encore quelques mois.