Terrebonne - En 2011, le nouveau train de banlieue de l'Est sillonnera quatre villes du Sud de Lanaudière. Trois des municipalités concernées veulent en profiter pour développer autour des futures gares des quartiers denses, à usages résidentiel, commerci C'est à Mascouche que la réflexion est la plus avancée. La Ville déposera d'ici quelques semaines le plan de développement du quartier qui se déploiera autour du terminus de la ligne de l'Est. Le maire Richard Marcotte réfléchit depuis 10 ans à la meilleure façon d'aménager les alentours de la gare qui sera située sur son territoire, au nord-est des autoroutes 25 et 640. "Au lieu de contribuer à l'étalement urbain, le développement doit se faire autour des noeuds de transport en commun, en commençant par les nouvelles gares", dit-il. Vivre sans voiture La Ville veut tirer profit de la présence de sa gare en y attirant le plus de logements, de commerces de proximité et d'édifices institutionnels, afin de permettre aux résidents de vivre sans voiture. Le bâtiment même de la gare doit accueillir une garderie et les nouveaux locaux de la MRC Les Moulins. Autour de ce bâtiment, Mascouche a réservé environ 2,5 millions de pieds carrés de terrain qu'elle a déjà revendus au promoteur immobilier Laurent Labrecque. Selon l'homme d'affaires, le développement de près de 400 millions de dollars comprendra surtout des immeubles de quatre étages, mais certains pourraient en compter jusqu'à six. Des commerces occuperont les rez-de-chaussée. En tout, le projet devrait compter près de 900 logements, dont une résidence pour personnes âgées. M. Labrecque veut aussi attirer un hôtel de cinq étages et une clinique médicale. Juste à côté de ces terrains, la Sûreté du Québec construira son quartier général pour Montréal, Laval et la couronne nord, au coût de 25 millions de dollars. Charlemagne a des intentions similaires. La ville abritera la dernière gare avant l'ile de Montréal, au carrefour des autoroutes 40 et 640."Nous avons un projet de développement comprenant 250 habitations haut de gamme, de style condo", dit Bernard Boudreau, directeur général de la Ville. Les constructions auront cinq ou six étages et seront bordées par un parc linéaire le long de la rivière des Prairies. Même si ses plans sont moins avancés, Terrebonne prévoit un développement dense autour de sa future gare, dans le secteur Lachenaie, près de l'hôpital Pierre-Le Gardeur."On prévoit construire en hauteur, peut-être jusqu'à six étages", dit Jean-Luc Labrecque, conseiller municipal de Terrebonne et responsable du dossier. À Repentigny, la géographie est plus contraignante. La gare sera construite dans le secteur Le Gardeur, dans une zone déjà bâtie; aucun développement majeur n'est donc prévu à proximité. Plus que des voeux pieux Encore faut-il s'assurer que les projets dépassent le stade des voeux pieux, prévient Gérard Beaudet, directeur de l'Institut d'urbanisme de l'Université de Montréal."Il faut vraiment que les nouveaux lotissements soient très denses, sinon ce n'est qu'une version diluée de transit-oriented development, dit-il. En attendant de voir les projets se réaliser, je pense qu'on peut être sceptique." Les villes concernées ne sont pas reconnues pour leurs constructions en hauteur."Ce qu'on voit, c'est plutôt des quartiers de banlieue classiques, remplis de bungalows", rappelle M. Beaudet. Mais à Mascouche, le maire Richard Marcotte n'en démord pas. La venue du train annonce la deuxième phase de développement de sa ville,"basée sur la qualité de vie et l'occupation dense du territoire", dit-il. Ce texte est tiré du journal Les Affaires du 22 au 28 mars 2008."