Les ampoules fluocompactes, une forte source de GES au Québec ?

Publié le 20/03/2008 à 14:37

Les ampoules fluocompactes, une forte source de GES au Québec ?

Publié le 20/03/2008 à 14:37

Par lesaffaires.com
Si toutes les ampoules traditionnelles au Québec étaient remplacées par des fluocompactes, cela équivaudrait à ajouter 40 000 voitures sur les routes de la province. Voilà la conclusion d'une étude réalisée par trois chercheurs canadiens, qui soutiennent que la prépondérance de l'hydroélectricité dans le chauffage au Québec change la donne. En effet, les ménages québécois qui chauffent au gaz ou au mazout ne devraient pas adopter les ampoules fluocompactes, du moins durant l'hiver. De la lumière, et surtout de la chaleur Environ 95 % de l'énergie consommée par les ampoules incandescentes est transformée en chaleur, et 5 % en lumière. En hiver, cette chaleur contribue à réchauffer les chaumières québécoises, remplaçant du même coup une partie du chauffage. Or les ampoules fluocompactes émettent beaucoup moins de chaleur pour la même luminosité, ce qui veut dire que les systèmes de chauffage sont davantage sollicités pour obtenir la même température. Lorsque l'électricité économisée par les fluocompactes provient du charbon ou du gaz naturel, les chercheurs estiment que le remplacement des ampoules incandescentes est positif. Ils concluent que des gains sont réalisés même lorsque la maison est chauffée au gaz naturel ou au mazout, puisque ces énergies sont utilisées plus efficacement pour le chauffage que pour la production d'électricité. Michael Ivanco, d'Énergie atomique du Canada, Bryan Karney et Kevin Waher de l'université de Toronto calculent que le bannissement des incandescentes en Alberta et en Ontario permettrait de réduire les émissions de GES de 2,5 millions de tonnes par année. Des ampoules selon la saison ? La situation québécoise est toutefois différente, puisque 73 % des ménages chauffent à l'électricité, qui provient à environ 95 % de sources hydroélectriques. Cette majorité de Québécois ne serait pas affectée par la transition vers les fluocompactes, selon l'étude "To Switch, or Not to Switch : A Critical Analysis of Canada's Ban on Incandescent Light Bulbs". Les chercheurs soulignent les 219 000 tonnes de GES additionnelles pourraient augmenter puisqu'un nombre grandissant de ménages québécois délaissent le chauffage électrique pour les énergies fossiles, plus particulièrement le gaz naturel. La meilleure solution serait selon eux d'utiliser les ampoules fluocompactes l'été, et les ampoules incandescentes l'hiver. Alors que beaucoup de gens n'ont pas encore effectué la transition vers les fluocompactes, il n'est pas évident qu'ils prendront soin de changer leurs ampoules selon les saisons… Alors, doit-on arrêter d'acheter des ampoules fluocompactes ? Les chercheurs soulignent que les avantages de ces ampoules sont les mêmes partout lorsqu'elles sont utilisées à l'extérieur. Ils soulignent également que la transition vers ces ampoules plus efficaces est très largement positive pour l'ensemble du Canada. Les universitaires n'ont toutefois pas examiné si les économies d'électricité, bien réelles au Québec dans le cas des ménages chauffés au gaz ou au mazout, permettraient de réaliser des réductions de GES grâce à une hausse de l'exportation d'électricité vers l'Ontario et les États-Unis.

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