Catastrophes naturelles: les dégâts estimés à 120G$ au premier semestre, selon Swiss Re 

Publié le 09/08/2023 à 15:19

Catastrophes naturelles: les dégâts estimés à 120G$ au premier semestre, selon Swiss Re 

Publié le 09/08/2023 à 15:19

Par AFP

es pertes assurées pour les orages et phénomènes météorologiques associés se sont élevées à 35G$ US. (Photo:123RF)

Le montant des dégâts engendrés par les catastrophes naturelles au niveau mondial a légèrement diminué au premier semestre, à 120 milliards de dollars US (G$) selon une estimation de Swiss Re, mais les orages aux États-Unis ont fait gonfler la facture des assureurs.

La catastrophe la plus coûteuse a été le tremblement de terre en Turquie et en Syrie, indique le réassureur suisse mercredi dans un communiqué.

Selon une estimation préliminaire de la Banque mondiale, les pertes économiques engendrées par ce tremblement de terre sont évaluées à 34G$ US, les frais pour les compagnies d’assurance étant estimés à 5,3G$ US, d’après les calculs de Swiss Re.

Mais les catastrophes dites secondaires, par opposition aux grandes catastrophes comme les tremblements de terre ou les cyclones tropicaux, ont de nouveau fait grimper les frais des assureurs.

Le montant des dégâts avait été un peu plus élevé au premier semestre 2022, à 123G$ US à la suite de coûteuses inondations en Australie et en Afrique du Sud.

Pourtant, les frais pour les assureurs ont encore grimpé, à 50G$ US de dollars durant le premier semestre 2023, contre 48G$ US, mettant de nouveau en évidence «l’impact grandissant» de ces catastrophes secondaires, souligne le groupe qui fait office d’assureur pour les assureurs.

«Les effets du changement climatique peuvent déjà se voir dans certains périls comme les vagues de chaleur, la sécheresse, les inondations et les précipitations extrêmes», souligne Jérôme Jean Haegeli, chef économiste de Swiss Re, cité dans le communiqué.

S’y ajoutent les risques liés à l’expansion des zones urbaines, notamment dans les zones côtières ou près de rivières, plus exposées à des risques environnementaux.

«Il est grand temps d’investir dans davantage d’adaptation au climat», affirme le chef économiste de Swiss Re, alors que le groupe met régulièrement en garde contre l’augmentation de la fréquence et de l’intensité de ces catastrophes secondaires.

Dans la classification des compagnies d’assurance, ces catastrophes secondaires englobent notamment les tempêtes de grêle et inondations. Au premier semestre, ce sont en particulier les orages aux États-Unis qui ont fait gonfler leurs frais.

35G$ US de frais pour les orages

Les pertes assurées pour les orages et phénomènes météorologiques associés (comme la grêle, les fortes précipitations, le vent et les changements soudains de températures) se sont élevées à 35G$ US, dont 34G$ US rien qu’aux États-Unis, ce qui représente «près de 70%» des dégâts pris en charge par les assureurs durant le premier semestre, quantifie Swiss Re. Dix orages ont entraîné des dégâts de plus de 1G$ US, le Texas étant l’État le plus touché.

Parmi les catastrophes marquantes durant le semestre, figurent également les deux tempêtes qui se sont succédé en Nouvelle-Zélande, entraînant notamment des inondations à Auckland. Les pertes assurées sont évaluées à 2,3G$ US de dollars.

Les pluies torrentielles en Italie dans la région d’Émilie-Romagne ont également coûté 600 millions de dollars US (M$) aux assureurs, Swiss Re mettant en lumière la nécessité de renforcer la couverture des risques en Italie alors que les pertes économiques sont estimées à 10G$ US.

Depuis juillet, une vague de chaleur sévit aux États-Unis, dans le nord-ouest de la Chine et dans le sud de l’Europe, se traduisant par des incendies dans les îles grecques et en Italie, mais aussi en Algérie. Mais il est encore trop tôt pour fournir des estimations, précise Swiss Re.

Le montant des dégâts engendrés par les catastrophes naturelles a fait réagir l’ONG écologiste Reclaim Finance, son chargé de campagne, Ariel Le Bourdonnec, appelant les assureurs à cesser de «jouer les pompiers pyromanes» en «alimentant le dérèglement climatique».

«Les assureurs feraient mieux d’arrêter de soutenir les entreprises développant de nouveaux projets d’énergies fossiles qui alimentent le risque de catastrophes naturelles», affirme-t-il dans un courriel à l’AFP.

Si le montant des dégâts a légèrement reculé par rapport au premier semestre 2022, ces 120G$ US de pertes économiques pour la première moitié de 2023 se situent nettement au-dessus de la moyenne sur dix ans, qui se chiffre à 82G$ US.

 

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