Médicaments génériques : Metro s'attend à souffrir en Ontario

Publié le 21/04/2010 à 14:52, mis à jour le 26/08/2010 à 10:55

Médicaments génériques : Metro s'attend à souffrir en Ontario

Publié le 21/04/2010 à 14:52, mis à jour le 26/08/2010 à 10:55

Par La Presse Canadienne

Le président et chef de la direction du détaillant Eric La Flèche. Photo : les affaires

L'intention du gouvernement ontarien de réduire les sommes qui seront versées aux pharmacies pour la vente de médicaments génériques fera mal à Metro, a soutenu le président et chef de la direction du détaillant, Eric La Flèche.

Surtout connu pour ses supermarchés, Metro compte tout de même 189 pharmacies Brunet et Clini Plus au Québec ainsi que 82 établissements Pharmacy et Drug Basics en Ontario.

"Ce n'est certainement pas une bonne nouvelle pour les pharmacies", a déclaré M. La Flèche en parlant de l'annonce du gouvernement de Dalton McGuinty, au cours de la téléconférence tenue avec les analystes financiers pour commenter les résultats du deuxième trimestre de Metro.

"Cela aura un impact significatif sur notre filiale pharmaceutique en Ontario, et même si l'effet sera moindre sur Metro dans son ensemble, il ne sera pas insignifiant", a précisé le pdg.

Il y a deux semaines, l'Ontario a annoncé son projet d'interdire les "indemnités professionnelles" versées aux pharmacies par les fabricants de médicaments génériques, qui représentent des revenus annuels de 750 millions $ pour les commerçants. Le gouvernement veut ainsi réduire de moitié _ soit quelque 500 millions $ par année _ sa facture de médicaments génériques.

Le numéro un du secteur au pays, Shoppers Drug Mart (TSX:SC), conteste férocement les intentions du gouvernement. La chaîne a réduit les heures d'ouvertures de certaines pharmacies situées dans la circonscription de la ministre de la Santé, Deb Matthews, et facture désormais les clients de ces établissements pour la livraison de médicaments à domicile.

Eric La Flèche a indiqué mercredi que Metro entendait "travailler avec l'industrie pour atténuer" les impacts négatifs des nouvelles dispositions législatives, tout en "examinant les mesures internes qui peuvent être mises en place". Il n'a pas voulu donner plus de détails.

Il faudra voir si le Québec suivra l'Ontario dans ce dossier. La Politique québécoise du médicament comporte une disposition qui oblige les fabricants à proposer au gouvernement le meilleur prix déjà consenti à tout autre régime public canadien. La semaine dernière, le premier ministre Jean Charest s'est toutefois montré sceptique quant aux chances de succès de la réforme ontarienne.

Quoi qu'il en soit, M. La Flèche continue de croire dans le potentiel de croissance future du secteur de la pharmacie en Ontario et au Québec, en raison notamment du vieillissement de la population.

Résultats

A son deuxième trimestre, Metro a enregistré des profits nets de 80,3 millions $ (74 cents par action), en hausse de 5,2 pour cent par rapport aux 76,3 millions $ (68 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

L'entreprise montréalaise a surpassé les attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 71 cents, mais en début d'après-midi, le titre de Metro reculait de 0,5 pour cent pour s'échanger à 41,60 $, à la Bourse de Toronto.

Le chiffre d'affaires a crû de 1,1 pour cent pour atteindre 2,58 milliards $, conformément aux prévisions des analystes. Les revenus des magasins comparables, ouverts depuis au moins un an, ont toutefois reculé de 0,7 pour cent en raison d'une déflation dans plusieurs catégories de produits, notamment les fruits, les légumes et la viande. Il faut dire qu'à la même date l'an dernier, l'inflation atteignait plus de huit pour cent dans le secteur de l'alimentation.

La déflation continue de se faire sentir ces jours-ci chez Metro, mais le détaillant croit que la situation sera revenue à la normale à l'automne.

La marge bénéficiaire d'exploitation s'est élevée à 6,8 pour cent, contre 6,6 pour cent il y a un an. L'augmentation des ventes de produits de marques privées, la diminution des pertes internes et de meilleurs prix obtenus des fournisseurs ont tous contribué à l'amélioration de la rentabilité.

Même si d'importants progrès ont été réalisés à ce chapitre au cours des derniers trimestres et que la déflation rend la tâche plus difficile, Metro croit que de nouvelles améliorations pourront être réalisées à l'avenir.

Devant les bons résultats dévoilés mercredi, l'analyste Irene Nattel, de Marchés des capitaux RBC, a relevé de 2 $ son prix-cible pour l'action de Metro, le portant à 49 $.

La semaine dernière, Metro a lancé sa nouvelle carte de fidélité Metro & Moi, dans la région de Québec. Le programme, qui doit être élargi à l'ensemble du Québec à l'automne, vise à accroître les ventes des supermarchés à coûts nuls pour Metro. Les supermarchés ontariens offrent depuis plusieurs années le programme Air Miles à leurs clients.

Metro compte quelque 600 établissements sous les bannières Metro, Metro Plus, Super C et Food Basics.

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