Casey's : Couche-Tard devra hausser son prix disent les experts

Publié le 24/09/2010 à 16:32, mis à jour le 24/09/2010 à 16:40

Casey's : Couche-Tard devra hausser son prix disent les experts

Publié le 24/09/2010 à 16:32, mis à jour le 24/09/2010 à 16:40

Par lesaffaires.com

Photo : Bloomberg

Alimentation Couche-Tard a perdu cette semaine une importante bataille dans son combat pour l'acquisition de Casey's, mais elle peut encore remporter la guerre si elle accepte d'y mettre le prix, estiment des experts.

La réélection d'un conseil d'administration catégoriquement opposé à son projet constitue un revers important pour l'entreprise québécoise.

Aux yeux du professeur Stéphane Rousseau de la chaire sur la gouvernance des entreprises de l'Université de Montréal, il s'agit d'un vote de confiance très fort pour la direction de Casey's, qui a qualifié la plus récente proposition de Couche-Tard d'insuffisante.

À son avis, une transaction demeure cependant possible, à condition que la compagnie de Laval soit prête à débourser au moins 40 $ US par action, soit l'équivalent de ce qu'offre son rival 7-Eleven.

Jusqu'à maintenant, la société de l'Iowa s'est montrée réticente, voire hostile, envers Couche-Tard.

La loi de l'État lui permettrait de refuser une transaction et de rester indépendante sous prétexte que son intégration à un grand groupe n'est pas avantageuse pour la communauté.

Mais, on ne peut pas écarter la possibilité que Casey's se montre difficile dans l'espoir de faire monter les enchères pour se vendre au plus offrant, a expliqué M. Rousseau.

Il n'est cependant pas certain que Couche-Tard, réputée pour sa prudence, choisisse de bonifier énormément son offre évaluée à 2 milliards $. "À 40 $ par action, ça commence à être pas mal", souligne Yan Cimon, professeur adjoint de stratégie à l'Université Laval.

"Mais si, pour eux, le Midwest est très stratégique et très important, il est possible qu'ils tentent de damer le pion à 7-Eleven", a-t-il ajouté lors d'un entretien avec La Presse Canadienne.

Une transaction toujours possible

Des analystes estiment néanmoins qu'une transaction demeure possible, à condition que la compagnie de Laval soit prête à débourser au moins 40 $ US par action, soit l'équivalent de ce qu'offre son rival 7-Eleven.

Il n'est cependant pas certain que Couche-Tard, réputée pour sa prudence, choisisse de payer aussi cher pour une acquisition.

Les dirigeants de l'entreprise sont demeurés muets au sujet de leurs intentions, vendredi.

D'après Derek Dley, analyste chez Canaccord Genuity, ils attendent probablement d'en savoir plus sur les intentions de 7-Eleven avant de prendre une décision. "À mon avis, ce n'est pas terminé. Il y aura d'autres développements dans les jours ou les semaines à venir", a-t-il indiqué.

Même son de cloche pour Jim Durran, de Banque Nationale Groupe financier, qui estime qu’il faudra maintenant attendre une mise à jour sur les échanges entre 7-Eleven et Casey’s, ce que Casey’s a indiqué ne pas être forcée de faire.

M. Durran affirme qu’il serait surpris, mais pas ébranlé si jamais Casey’s disait tout simplement non à 7-Eleven, mais demeurait ensuite silencieuse. Il s’interroge toujours sur le silence de la société.mère de 7-Eleven, Seven & I Holdings, et sur pourquoi elle a attendu que Casey’s ait mis en place une série de mesures anti-prise de contrôle et destructrices de valeur avant de venir à la table discuter d’une acquisition.

M. Durran estime que si l’acquisition de Casey’s échouait, le recul devrait être limité et le titre de Couche-Tard trouvé du support dans la zone 21,50$-22$. Il ajoute que si une transaction 7-Eleven/Casey’s ne survenait pas, le titre de Casey’s retraiterait et Couche-Tard pourrait sans doute revenir avec une offre intéressante entre 40 et 42$.

L'offre actuelle de Couche-Tard, évaluée à environ 2 milliards $, vient à échance la semaine prochaine.

Couche-Tard est le deuxième plus gros exploitant de dépanneurs aux États-Unis, où il fait affaire sous la bannière Circle K.

L'acquisition des 1530 magasins de Casey's lui permettrait d'accroître rapidement sa présence dans le Midwest, plutôt que de procéder par petites acquisitions successives.

Avec PC et François Pouliot.

 

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