René Vézina : Prendre Montréal pour prétexte ?

Publié le 08/06/2009 à 00:00

René Vézina : Prendre Montréal pour prétexte ?

Publié le 08/06/2009 à 00:00

On souhaitait ardemment que la prochaine élection à la mairie de Montréal 1) soulève enfin l'intérêt populaire, 2) en mettant en présence des candidats de taille. De là toute l'attention provoquée par l'arrivée de Louise Harel dans le portrait.

Mais qui dit rivalité politique dit empoignade, avec ses bons et ses moins bons côtés. Il n'a pas fallu attendre longtemps, par exemple, pour se faire rappeler que Madame Harel ne parle à peu près pas anglais.

Est-ce acceptable ou pas ? Au fond, c'est à elle de s'expliquer et de dire comment elle entend se débrouiller. C'est certainement une limite sans être pour autant un défaut mortel. De toutes façons, ce sont les électeurs qui vont trancher en novembre prochain. Sauf qu'on ne pouvait pas laisser les Montréalais décider entre eux. Il fallait, et c'est ce qui est malheureusement arrivé, que les « puissances supérieures » s'en mêlent.

La semaine dernière, donc, la chef du PQ, Pauline Marois, et le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, se sont portés à la « défense » de Louise Harel. De là surgissent plusieurs questions et le sentiment très net que le débat vient de déraper sérieusement.

Contre quoi a-t-elle besoin d'être défendue ? Et ne peut-elle pas s'en charger elle-même ?
Qu'est-ce que des politiciens provinciux et fédéraux viennent faire là-dedans ?
Que pensent-ils gagner en montant aux barricades ?
Et qu'est-ce que les gens vont en comprendre ?

Ils pensaient lui donner un coup de main, ils viennent de lui donner un coup de pied. Il n'est désormais plus question de savoir si Montréal peut ou non être mieux dirigée par l'équipe de Madame Harel : il va falloir décider si on est d'accord ou pas avec les opinions de ses amis d'en haut.

Montréal comme prétexte au débat national ? Désolé, mais avec le déneigement tout croche, l'étalement urbain, la modernisation obligée du transport en commun, la concurrence entre les grandes villes, les impératifs de la mondialisation et autres, on a déjà assez d'enjeux cruciaux pour meubler la mairie. SVP, ne venez pas en rajouter.

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