WestJet répond «attention» au projet d'alliance Air Canada/United Airlines

Publié le 06/06/2017 à 16:43

WestJet répond «attention» au projet d'alliance Air Canada/United Airlines

Publié le 06/06/2017 à 16:43

Gregg Saretsky invite les autorités à la plus grande prudence avant de donner son aval au projet de coentreprise d'Air Canada avec United Airlines. Les deux entreprises continuent, plaide-il, d'occuper une position dominante dans le marché transfontalier.

Cancun - WestJet dit ne pas craindre la concurrence. Mais s’il n’en tenait qu’à son président, Gregg Saretsky, les autorités réglementaires imposeraient les mêmes restrictions que par le passé au projet d’alliance d’Air Canada avec United Airlines.

«Lorsque je regarde l’état actuel du marché, je constate que rien n’a vraiment changé en cinq ans. La dynamique demeure la même, avec un contrôle d’Air Canada similaire ou supérieur à ce qu’il était à l’époque», sur le marché visé des vols transfontaliers entre le Canada et les États-Unis.

Le président de WestJet, deuxième transporteur en importance au pays, estime que les autorités réglementaires canadiennes et américaines n’auront d’autre choix que d’imposer au projet les mêmes balises qu’en 2012, avant qu’Air Canada ne décide de battre en retraite. 

Gregg Saretsky réagissait, mardi, au projet de création de coentreprise d’Air Canada et de l’américaine United Airlines. Le projet a resurgi dans la foulée des travaux parlementaires sur la révision de règles encadrant la concurrence et la propriété dans le secteur aérien. Les Affaires a pu l’interviewer, en marge de l’assemblée générale annuelle de l'IATA, qui se tient ces jours-ci à Cancun, au Mexique.

Le grand patron de Westjet se défend de craindre la compétition. «Au contraire, je dirais même que nous aimons la compétition. Nous l’aimons à condition qu’elle se déroule selon les règles et sur un même pied d’égalité.»

En 2012, les autorités canadiennes avaient accepté le projet de coentreprise d’Air Canada et United Airlines, à condition d’exclure du projet un total de 14 liaisons transfontalières, où la concurrence semblait trop faible pour résister au choc d’une compétition accrue issue d’une telle alliance.

À l’époque, Air Canada et United accaparaient 50% du marché des vols canado-américains. Aujourd’hui, soutient M. Saretsky, les deux transporteurs occuperaient 57% de ce même marché, avec des parts dépassant facilement les 70% sur des liaisons en provenance ou à destination de villes comme Washington, Houston ou Chicago, aux États-Unis.

Comment, dans ces conditions, pensez-vous que les autorités pourraient rendre une décision différente qu’il y a cinq ans? Si elles sont conséquentes et ont toujours à cœur le maintien d’une saine concurrence dans l’intérêt des voyageurs, leur réticence devrait être la même.»

Les frais de transport et de séjour de notre journaliste au Mexique sont couverts par IATA.

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