Coentreprise entre Air Canada et United Airlines, prise deux

Publié le 06/06/2017 à 09:06, mis à jour le 12/06/2017 à 17:32

Coentreprise entre Air Canada et United Airlines, prise deux

Publié le 06/06/2017 à 09:06, mis à jour le 12/06/2017 à 17:32

Cancun – Air Canada projette de créer à brève échéance une coentreprise avec la société de transport américaine United Airlines, a appris Les Affaires.

Et contrairement aux tentatives passées, ce nouveau projet de «joint venture» aurait toutes les chances de recevoir l’aval du gouvernement de Justin Trudeau, actuellement en révision des règles de propriété et de concurrence dans le secteur aérien canadien.

Le vice-président, Alliances et affaires réglementaires d’Air Canada (Tor., AC), Yves Dufresne a confirmé la nouvelle à Les Affaires, en marge de l’assemblée annuelle de l’Association du transport aérien international (IATA), qui se tient actuellement à Cancun, au Mexique.

Il permettrait en outre aux deux transporteurs de coordonner leurs horaires, de même que les prix des billets, pour ensuite partager leurs bénéfices sur le marché des vols transfontaliers, entre le Canada et les États-Unis. Cet espace aérien, liant le Canada aux États-Unis est considéré par l’industrie «comme l’un des plus importants marchés transfontaliers de la planète».

Air Canada et United Airlines (NY., UAL) ont travaillé en 2012 à la création d’une telle coentreprise. Mais le projet a fini par être abandonné en raison de l’imposition par le Bureau de la concurrence de contraintes jugées trop importantes par les deux transporteurs.

Contexte favorable

«Les choses ont changé depuis. Les prochaines dispositions législatives prévoit que le gouvernement aura son mot à dire sur ces questions, ce qui devrait jouer en notre faveur», a expliqué M. Dufresne.

Compte tenu du contexte politique favorable, les deux acteurs n’entendent pas tarder pour réactiver le projet. L’idéal, admet-on, serait de le réaliser avant les prochaines élections fédérales.

«C’est faisable, affirme le vice-président d’Air Canada. Ce pourrait fait à l’intérieur d’une année. Disons, au pire –puisqu’on ne sait jamais ce qui pourrait survenir– d’ici la fin de 2018. C’est une échéance tout à fait réaliste.»

Il faut dire que le contexte concurrentiel a changé depuis. En 2012, WestJet(Tor., WJA) n’offrait pas autant liaisons transfontalières vers les États-Unis. Idem pour Porter Airlines, qui dessert aujourd’hui quotidiennement, de Montréal comme de Toronto, plusieurs des principales villes de l’Est des États-Unis, notamment.

À l’époque, Air Canada et United étaient les deux plus grands transporteurs entre les deux pays nord-américains. La moitié des sièges vendus dans ce marché l’était par l’une ou l’autre des deux entreprises. Aujourd’hui, les deux futurs partenaires d’affaires occuperaient 57% de ce même marché transfontalier.

Mais à la différence d’Air Canada qui a maintenu sa position de tête, United Airlines a vu son influence diminuer. Selon les données de la firme de recherche Innovata, United occupe maintenant la quatrième position dans ce marché, derrière Air Canada, Delta Airlines et WestJet.

Une «extension naturelle»

L’entreprise dirigée de longue date par le montréalais, Calin Rovinescu, présente ce regroupement des forces comme une «extension logique ou naturelle» du partenariat d’affaires qui regroupe déjà Air Canada, Lufthansa Airlines et United depuis une vingtaine d’années sur les marchés des vols transatlantiques.

Annuellement, ces trois partenaires se partagent quelque 15G$US de l’exploitation de ce pont établi entre l’Europe, le Canada et les États-Unis. Celui que projette Air Canada avec United sur les marchés transfontaliers du Canada et des États-Unis, représenterait un peu moins de 5G$ de bénéfices annuellement.

Lundi, l’action d’Air Canada a clôturé à 17,77$ à la Bourse de Toronto, en baisse de 0,12$ ou 0,67%. Depuis le début de 2017, la valeur de son titre a cru de 4,10$ ou de 30%.

Les frais de transport et de séjour de notre journaliste au Mexique sont couverts par IATA.

Lisez mes derniers textes / Rejoignez-moi sur Linkedin / Suivez-moi sur Twitter 

À la une

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

La SAQ rapporte une autre baisse de son bénéfice net

La SAQ n’a pas caché que la «légère décroissance» observée lors des trois derniers trimestres pourrait se poursuivre.

BRP a connu une baisse de ses revenus et de ses profits au quatrième trimestre

Le fabricant de Ski-Doo et Sea-Doo a rapporté jeudi un bénéfice de 188,2 M$, ou 2,46 $ par action.