Un mandat qui ne changera pas

Publié le 26/05/2011 à 00:00, mis à jour le 26/05/2011 à 10:36

Un mandat qui ne changera pas

Publié le 26/05/2011 à 00:00, mis à jour le 26/05/2011 à 10:36

Par Marie-Claude Morin

[Photo : Sébastien Lavallée]

Tous les cinq ans, le gouvernement fédéral renouvelle le mandat de la Banque du Canada pour la conduite de la politique monétaire. Un nouveau cadre est attendu en 2011.

Le ministère des Finances du Canada et la Banque du Canada établissent ensemble le cadre de la politique monétaire, notamment la cible d’inflation et les moyens d’intervention possibles. Une fois le mandat en main, la Banque du Canada est libre de prendre les moyens qu’elle juge appropriés pour atteindre les objectifs établis. La raison de cette autonomie est simple : le gouverneur n’est pas soumis aux élections tous les quatre ans. Il peut donc augmenter les taux d’intérêt lorsque c’est nécessaire, même si la mesure ne plaît pas à la population.

Peut-on s’attendre à un mandat bien différent en 2011? Quoique les discussions soient toujours en cours, c’est peu probable. « La barre est haute pour la politique monétaire, parce que le régime actuel nous a très bien servis », dit Jean Boivin, sous-gouverneur. Depuis 1991, l’inflation est demeurée stable autour de 2 %, ce qui a selon lui été un avantage marquant durant la crise économique. « Ça nous a permis de réagir agressivement tout en maintenant un régime crédible. Et ça, on le sait parce que les anticipations d’inflation sont restées stables. »

Tenir compte des bulles?

Le point qui suscite les plus vives discussions est apparu à la suite de la crise financière : doit-on tenir compte de nouveaux éléments, plus exceptionnels, dans la conduite de la politique monétaire? On pourrait notamment penser à des bulles dans des catégories d’actifs, dans l’immobilier par exemple. Une tâche qui serait beaucoup plus facile à dire qu’à faire.

« Détecter des bulles, c’est facile après coup, mais c’est pas mal difficile avant. Donc, on ne veut certainement pas prétendre que c’est ce qu’on va faire. Mais il y a des choses qu’on peut voir et qui peuvent être risquées », dit Jean Boivin.

L’ancien professeur de HEC Montréal préfère parler de « comportements et de développements sur les marchés financiers qui pourraient poser un risque pour l’économie en général » plutôt que de bulles. Comme la politique monétaire tient déjà compte de beaucoup de choses, dit-il, la question est en fait de savoir si ces éléments de risque devraient avoir plus de poids dans les décisions.

Cible et IPC : peu de changements en vue

La cible d’inflation de 2 % et la fourchette de 1 à 3 % sont aussi à l’étude pour la reconduite du mandat, mais il semble que peu de changements soient attendus de ce côté.

La dernière question porte sur la façon de mesurer l’inflation. Doit-on renvoyer à la variation de l’indice des prix à la consommation (IPC), la méthode actuelle, ou au niveau absolu de l’IPC? Selon cette dernière méthode, la Banque ne chercherait pas nécessairement à maintenir le taux d’inflation à 2 % toutes les années; elle viserait plutôt une inflation à 2 % sur une très longue période. Donc, si l’IPC augmentait très fortement au cours d’une année, la banque centrale prendrait des mesures pour que les prix s’élèvent beaucoup moins l’année suivante, question de compenser et d’avoir une augmentation totale de 2 % sur les deux années.

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