Des réserves de change de... 47 milliards de dollars

Publié le 26/05/2011 à 00:00, mis à jour le 26/05/2011 à 10:35

Des réserves de change de... 47 milliards de dollars

Publié le 26/05/2011 à 00:00, mis à jour le 26/05/2011 à 10:35

Par Marie-Claude Morin

[Photo : Sébastien Lavallée]

En plus de gérer la politique monétaire et d’émettre des billets, la Banque du Canada fait fructifier les réserves de change du gouvernement fédéral. Un mandat de 47 milliards de dollars qu’elle doit remplir avec prudence.

Contrairement à la plupart des pays, les réserves de change du Canada appartiennent au gouvernement fédéral plutôt qu’à la banque centrale. Ces réserves de liquidités en devises étrangères sont en quelque sorte le bas de laine d’un pays pour répondre à ses besoins généraux de liquidités et, en cas de nécessité, pour protéger sa monnaie et son économie.

Même si les réserves de change ne lui appartiennent pas, la Banque du Canada est très active dans l’élaboration de la politique d’investissement et dans la gestion des placements. En fait, l’équipe de gestion financière de la Banque du Canada travaille de concert avec des employés du ministère des Finances pour préparer le cadre d’investissement — ce qui est permis et interdit comme placements —, le ministre approuve cette recommandation une fois par année, puis l’équipe des marchés financiers réalise les investissements selon la politique convenue. Le risque de ces placements est mesuré en continu par l’équipe de gestion financière, qui présente un rapport mensuel au ministère des Finances et à la haute direction de la Banque.

Limiter les risques

Prudent, le portefeuille de réserves de change est constitué à 85 % de titres émis par des gouvernements ou des agences gouvernementales — typiquement des obligations ou des bons du Trésor. Le reste est investi dans différents instruments, mais pas du tout dans des actions. Normalement, environ la moitié des titres détenus sont libellés en dollars américains, l’autre moitié en euros. Au 28 février, 61 % du portefeuille était détenu en dollars américains, 39 % en euros et moins de 1 % en yens.

Un filet de sûreté pour le huard

Au besoin, le gouvernement du Canada peut utiliser ses réserves pour intervenir sur le marché des changes, soit pour soutenir le dollar canadien ou ralentir sa progression par rapport à d’autres devises. La décision d’intervenir revient au ministre des Finances et la mise en place des interventions, à la Banque du Canada.

Ces interventions peuvent prendre deux formes. Si le but est de soutenir le huard, la banque centrale achète des dollars canadiens en utilisant ses réserves libellées en d’autres devises. Si elle désire freiner la hausse de la devise canadienne, elle vend des dollars canadiens qu’elle détient contre des devises étrangères.

La dernière intervention remonte à 1998, année où le gouvernement a modifié sa politique pour rendre les interventions exceptionnelles plutôt que systématiques.

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