Les ennuis montréalais du fondateur de Guess Jeans

Publié le 19/09/2011 à 11:58, mis à jour le 23/09/2011 à 13:17

Les ennuis montréalais du fondateur de Guess Jeans

Publié le 19/09/2011 à 11:58, mis à jour le 23/09/2011 à 13:17

[Photo : Rachel Côté]

Fondateur de Guess Jeans installé à Montréal, Georges Marciano vient de se faire saisir l'impressionnante collection d'œuvres d'art qu'il détient, les 17 et 23 septembre, à son hôtel LH et son immeuble du 507, Place d'Armes, dans le Vieux-Montréal. Le Marseillais d'origine doit quelque 260 millions de dollars à d'anciens employés qui l'ont poursuivi pour diffamation et souffrances morales. Ils l'ont mis en faillite aux États-Unis en mars dernier.

Les ennuis de l'homme d'affaires ne datent pas d'hier. Dès 2009, Les Affaires rapportait les problèmes de Georges Marciano, qui a accumulé une impressionnante collection d'immeubles de prestige dans la métropole, d'une valeur de plus de 80 millions de dollars.

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Au 507, Place-d'Armes, des échantillons de moquette traînent sur le sol du neuvième étage. Georges Marciano a acheté le vénérable gratte-ciel du Vieux-Montréal en septembre 2008 pour 22 millions de dollars, et il met le décor au goût du jour. Des tableaux posés par terre attendent d'être accrochés.

" Il n'y a que moi qui puisse donner une âme à ce building avec ma passion ", nous a dit le Marseillais d'origine, dans un français émaillé d'anglais, lorsque nous l'avons rencontré le 29 octobre 2009. " Il est aussi beau que l'Empire State Building; je ferai tout pour qu'il soit aussi connu ! "

Construit entre 1929 et 1931, l'édifice art déco de 23 étages est la pièce maîtresse du portefeuille immobilier de Georges Marciano. Dix-huit immeubles, tous situés dans le secteur protégé de l'arrondissement historique de Montréal, entre le fleuve Saint-Laurent et les rues McGill, Saint-Antoine et Berri.

Fondateur de Guess Jeans en 1981, M. Marciano a vendu sa participation restante de l'entreprise à ses frères en 1993. Il s'est tourné vers la métropole québécoise en 2008 après avoir vendu ses immeubles de Beverly Hills, empochant de considérables profits. " Je cherchais un peu partout un marché où il n'y avait pas eu de surinflation, dit l'amateur de beaux immeubles. J'ai alors vu une annonce pour le 281, rue Saint-Paul Ouest. "

L'homme d'affaires l'a acheté sans hésiter et est tombé sous le charme de l'Old Montreal.

D'anciens employés demandent sa faillite

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L'homme d'affaires aurait bien voulu continuer ses acquisitions. Mais le 320, rue Notre-Dame Est, acquis en juin 2009, fut sa dernière dans le Vieux-Montréal. Quatre mois plus tard, trois de ses anciens employés ont demandé à la justice fédérale américaine de forcer la faillite de M. Marciano, devenu insolvable.

Un jury de la cour supérieure de Californie l'a condamné à l'été 2009 à verser 260 millions de dollars américains en dommages-intérêts à six anciens employés et des proches de l'un d'entre eux pour diffamation et graves souffrances morales (severe emotional distress). Le procès défraie la manchette des pages mondaines à Los Angeles.

Mais l'homme d'affaires a refusé de se conformer au jugement. " Ils n'auront pas un sou ", disait M. Marciano en 2009. Du coup, trois des anciens employés ayant obtenu des jugements l'ont mis en faillite forcée.

En principe, rien n'empêche les anciens employés de M. Marciano de faire liquider son portefeuille d'immeubles, payé 80 millions de dollars canadiens, dit Bernard Boucher, directeur du groupe de restructuration et d'insolvabilité du cabinet Blakes, à Montréal.

En mai 2009, M. Marciano a contracté deux hypothèques commerciales d'une valeur totale de 11,5 millions auprès de la Banque Royale, alors que ses ennuis étaient déjà commencés. " Pas de commentaire ", dit la banquière responsable du prêt.

Ce texte est une mise à jour d'un article publié à l'automne 2009 dans le journal Les Affaires.

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