Salaire des pdg : Québec doit-il suivre la France de François Hollande ?

Publié le 14/06/2012 à 09:27, mis à jour le 14/06/2012 à 09:34

Salaire des pdg : Québec doit-il suivre la France de François Hollande ?

Publié le 14/06/2012 à 09:27, mis à jour le 14/06/2012 à 09:34

Par Stéphane Rolland

[Photo : Bloomberg]

L’État québécois par le biais de la Caisse de dépôt et placement du Québec pourrait intervenir pour limiter l’écart entre la rémunération des hauts dirigeants et des travailleurs, estime Claude Béland, ancien dirigeant du Mouvement Desjardins et du MÉDAC.

En tant qu’actionnaire, le bas de laine des Québécois doit se prononcer sur la gouvernance de sociétés qui composent son portefeuille. « La Caisse a déjà des politiques liées à la gouvernance, notamment sur la présence de femmes sur le conseil d’administration, commente M. Béland en entrevue avec LesAffaires.com. Il pourrait le faire pour le salaire des dirigeants des sociétés. »

Les Affaires.com a invité M. Béland et trois autres intervenants à commenter la décision du gouvernement français de François Hollande de limiter le salaire des dirigeants des sociétés dans lesquelles la France a une participation. Leur rémunération serait limitée à 20 fois le plus bas salaire versé dans l’entreprise. « C’est courageux, commente-t-il. Un ratio de 20 fois, c’est ce qu’on défendait au MÉDAC, mais on n’a pas entendu ça souvent. »

Céline Hervieux-Payette reconnaît, elle aussi, un peu de son propre travail dans la démarche du président socialiste. La sénatrice libérale a déposé en 2009 un projet de loi privé visant à limiter à un million le salaire des pdg des entreprises qui ont reçu l’aide de l’État. Elle veut redéposer une nouvelle version de son projet l’automne prochain.

« Ça ne donne pas un bon esprit d’équipe quand le dirigeant gagne 150 ou 200 fois le salaire de ses employés, déplore la sénatrice. Vous savez ce qui me vient à l’esprit. Je pense aux pays en voie de développement où des dirigeants gagnent 200 fois le salaire moyen et dirigent absolument tout. Ça a des impacts négatifs sur la démocratie. »

Selon Mme Hervieux-Payette, le gouvernement agit comme un actionnaire lorsqu’il investit dans une société, même si on ne lui remet pas des actions. Cela lui donne la justification morale pour se mêler du salaire des dirigeants.

«Lorsqu’on donne les outils aux entreprises pour développer un produit que ce soit par une subvention ou un crédit d’impôt, on donne l’argument qu’on récupérera l’argent avec les impôts, explique-t-elle. Mais, nous avons baissé les impôts et nous avons un des taux les plus bas en occident. L’argent ne revient donc pas aux contribuables qui investissent. »

À la une

Et si les Américains changeaient d’avis?

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

Cuivre: le «roi des métaux verts» dépasse 10 000$US la tonne

13:27 | AFP

Le métal rouge est sous le feu des projecteurs depuis l’offre de rachat du géant BHP sur son rival Anglo American.

Le géant BHP fait une proposition de 31 milliards de livres pour Anglo American

Cet accord créerait le plus grand mineur de cuivre au monde.