Dette publique : plusieurs comparaisons ne tiennent pas la route, selon des économistes et des syndicats

Publié le 16/06/2010 à 08:23

Dette publique : plusieurs comparaisons ne tiennent pas la route, selon des économistes et des syndicats

Publié le 16/06/2010 à 08:23

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Des économistes et des centrales syndicales dénoncent la «désinformation» sur la dette du Québec, affirmant que le problème n'en est pas un de dépenses trop élevées, mais de revenus insuffisants.

L'économiste Louis Gill a fait le point sur la dette du Québec, mardi, au cours d'une rencontre avec la presse, aux côtés des trois présidents des centrales, Claudette Carbonneau (CSN), Michel Arsenault (FTQ), Réjean Parent (CSQ) et de trois autres économistes qui l'appuient, Bernard Élie (Économie autrement), Robert Laplante (IREC) et Guillaume Hébert (IRIS).

Oui, le Québec est la province la plus endettée, concède M. Gill, mais l'endettement global du Québec n'est pas si élevé, si l'on compare des pommes avec des pommes, et non avec des oranges.

M. Gill critique particulièrement ceux qui comparent la dette du Québec à celle de l'Ontario ou de la Californie, en ne prenant pas les mêmes paramètres de calcul.

Par exemple, dans le calcul de la dette du Québec, on inclut une portion de la dette fédérale, ce qu'il ne faut pas faire, d'après lui, puisque le Québec n'est pas indépendant et qu'il n'est pas responsable de cette dette et des décisions qui sont prises au fédéral à ce sujet.

Et, avec cette méthode de calcul dérivée de l'OCDE, on arrive à une dette représentant 94,5 pour cent du PIB pour le Québec. Or, dans le calcul de la dette de l'Ontario ou de la Californie, on n'ajoute pas la portion de la dette de leur gouvernement fédéral respectif, ce qui fausse la comparaison, selon lui.

Avec d'autres méthodes de calcul, on pourrait plutôt conclure que l'endettement du Québec est de 60% de son PIB, note-t-il.

«Lorsqu'on veut comparer la dette du Québec avec celle des autres entités économiques, il faut comparer des comparables et à la même date. S'il est inadmissible de banaliser la dette du Québec, il est tout aussi inadmissible de vouloir en gonfler l'ampleur. À cet égard, il faut regretter cette caricature dont le gouvernement est responsable, qui a été dressée depuis le mois de février, et qui consiste à présenter la dette du Québec comme étant exorbitante et représentant 94,5 pour cent du produit intérieur brut», a déploré M. Gill.

Quant aux centrales syndicales, elles ont déploré l'utilisation politique qui a été faite des calculs pessimistes d'autres économistes par le gouvernement du Québec.

«C'est au nom de la dette qu'on veut nous servir une véritable médecine de cheval, en maquillant ça sous un couvert d'objectivité scientifique. Ce débat de la dette est le cheval de Troie pour tenter de faire avaler aux Québécois un projet de société dont ils ne veulent pas, des compressions à tour de bras, des mesures régressives, un ticket modérateur qui est au fond l'utilisateur-payeur dans le domaine de la santé. C'est d'autant plus révoltant de constater que c'est fait sur de fausses prémisses», a dénoncé la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

Louis Gill est un professeur retraité du département des sciences économiques de l'Université du Québec à Montréal.

 

 

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