Aveos: Québec poursuit Air Canada

Publié le 17/04/2012 à 10:22, mis à jour le 17/04/2012 à 14:29

Aveos: Québec poursuit Air Canada

Publié le 17/04/2012 à 10:22, mis à jour le 17/04/2012 à 14:29

Par La Presse Canadienne

[Photo : Bloomberg]

Air Canada "insulte" les parlementaires et la démocratie en ne respectant pas son obligation d'effectuer l'entretien de ses appareils à Montréal.

C'est ce que fait valoir le gouvernement Charest en déposant une requête en Cour supérieure contre le transporteur concernant le dossier d'Aveos, cette entreprise spécialisée dans l'entretien d'avions qui a fermé à Montréal.

Québec met donc sa menace à exécution après avoir hésité à poursuivre Air Canada. Il entame ainsi une poursuite à la place du syndicat des 1600 employés de Montréal mis à pied.

Le gouvernement provincial avait mis le transporteur en demeure au début du mois d'avril pour qu'il se conforme à la loi qui l'oblige à maintenir ses activités d'entretien à Montréal. Mais dans sa réponse, Air Canada soutient que la loi fédérale et les débats parlementaires qui l'ont entourée aux Communes ne sont pas si clairs sur ses obligations.

En conférence de presse, mardi, le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, a affirmé qu'il ne peut se satisfaire de la réponse d'Air Canada.

"C'est une insulte à la parole des parlementaires qui, avec intégrité, défendent des causes auxquelles ils croient", a déclaré M. Fournier.

"C'est une insulte à la démocratie et à ses acteurs principaux, les élus légitimes. La loi est claire et les propos parlementaires qui ont accompagné son adoption sont cohérents."

Les débats en Chambre de l'époque "concordent" avec la clarté du texte, a plaidé M. Fournier.

Air Canada dit entendre "contester vigoureusement" la procédure du gouvernement du Québec.

"Nous réitérons aujourd'hui qu'Air Canada se conforme à la LPPCAC (Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada), et ce, malgré la fermeture d'Aveos", a indiqué le transporteur dans un communiqué.

Entre-temps, les ex-employés d'Aveos ont accueilli la décision du gouvernement avec enthousiasme, sans toutefois y voir la fin du combat qu'ils mènent depuis des semaines.

"Le Goliath s'est réveillé", a lancé un porte-parole du syndicat, Jean Poirier, en référence au gouvernement.

"Québec va aller se battre pour nous. La loi a été bafouée. Ce n'est plus juste un petit syndicat des machinistes qui le dit, ce n'est plus juste une petite firme d'avocats, c'est le gouvernement provincial avec tous ses juristes qui ont pris le temps de regarder les dossiers", a-t-il ajouté, alors qu'il manifestait avec ses collègues devant la résidence de l'ancien premier ministre péquiste et membre du conseil d'administration d'Air Canada Pierre Marc Johnson. 

"C'est une bonne nouvelle, mais la meilleure chose qui aurait pu arriver aux travailleurs, ça aurait été d'apprendre qu'ils recevront un salaire aujourd'hui", a toutefois nuancé M. Poirier.

"Personne peut vivre sans cinq semaines de salaire. Les gens sont contents que Québec ne les laisse pas tomber, mais ils n'ont toujours rien sur la table."

Le gouvernement Harper a pour sa part déjà indiqué qu'un avis juridique défavorable l'incitait à ne pas poursuivre Air Canada.

M. Fournier a malgré tout invité le fédéral à se joindre à sa cause.

"Nous ne partageons pas les conclusions de cette opinion juridique", a-t-il dit.

 

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