ANALYSE - Le 1er janvier marque deux anniversaires importants pour l'économie canadienne: les 20 ans de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et les 25 ans du libre-échange entre le Canada et les États-Unis. Deux accords dont notre économie et nos entreprises ont largement bénéficié, mais de façon inégale.

Entré en vigueur le 1er janvier 1989, alors que le mur de Berlin était toujours debout, l'Accord de libre-échange canado-américain - supplanté en 1994 par l'ALENA - a contribué à accélérer l'intégration de notre économie à celle de nos voisins américains.

De 1989 à 2012, nos exportations vers les États-Unis ont été multipliées par trois, pour atteindre 339 G$. Aujourd'hui, les trois quarts de nos exportations sont acheminés sur le marché américain, ce qui en fait de loin notre principal marché d'exportation.

Le record a toutefois été atteint en 2008, quand les expéditions de marchandises de nos entreprises s'y sont élevées à 375,4 G$. La faible reprise suivant la récession aux États-Unis de 2007 à 2009 et l'appréciation du huard par rapport au dollar américain - il a pris 15% depuis 5 ans - sont responsables du recul de nos exportations au sud de la frontière.

C'est toutefois avec le Mexique que les gains ont été les plus spectaculaires du côté des exportations. De 1994 à 2012, les expéditions des entreprises canadiennes dans ce pays ont été multipliées par cinq, passant de 1 à 5,3 G$. Cela dit, elles demeurent toutefois 64 fois moins importantes que les exportations canadiennes aux États-Unis.

Le Canada et nos entreprises ont d'ailleurs clairement profité du libre-échange avec les Américains, nos exportations y augmentant plus vite que celles des États-Unis au pays: 234% comparativement à 165%.

C'est tout le contraire avec le Mexique dans le cadre de l'ALENA. Les Mexicains ont presque multiplié par six leurs expéditions au Canada en 20 ans (464 %), tandis que les Canadiens ont augmenté les leurs de 397 %, soit cinq fois plus.

L'ALE et l'ALENA ont aussi permis d'attirer de nouveaux investissements au Canada, créant des des dizaines et des dizaines de milliers emplois aux quatre coins du pays.

En 2012, les stocks cumulatifs des investissements américains au Canada totalisaient 289,4 G$, soit cinq fois plus qu'à l'entrée en vigueur de l'ALE, quand le conservateur Brian Mulroney était premier ministre du Canada.

En revanche, les investissements mexicains au pays ont reculé. En 1994, ils s'élevaient à 177 G$. Mais en 2011, ils n'étaient que de 121 G$, soit un recul de 32%.

Globalement, le libéralisation des échanges a été bénéfique pour l'ensemble de l'Amérique du Nord. Les prophètes de malheur on eu tort. Certes, des travailleurs ont perdu leurs emplois dans certains secteurs à faible valeur ajoutée avec l'entrée en vigueur de l'ALÉNA, comme le textile. Mais beaucoup d'autres ont été créés au sein des entreprises exportatrices.

+ 464%

 Hausse des exportations mexicaines au Canada de 1994 à 2012

+ 397%

 Hausse des exportations canadiennes au Mexique de 1994 à 2012

+ 234%

Hausse des exportations canadiennes aux États-Unis de 1989 à 2012

+ 165%

Hausse des exportations américaines au Canada de 1989 à 2012

Source: Statistique Canada