Des modifications au RRQ pas encore tout à fait claires


Édition du 14 Juin 2023

Des modifications au RRQ pas encore tout à fait claires


Édition du 14 Juin 2023

Par Charles Poulin

(Photo: 123RF)

IL ÉTAIT UNE FOIS... VOS FINANCES. Le ministre des Finances, Eric Girard, a fait l’annonce de certains changements au Régime de rentes du Québec (RRQ) lors du budget provincial, en mars. Trois mois plus tard, ces modifications soulèvent encore plusieurs interrogations.

Essayons donc d’éclaircir un peu le sujet.

 

Arrêt de cotisations : ce que ça implique

Ces nouvelles modifications, qui doivent normalement entrer en vigueur le 1er janvier 2024, incluent la possibilité pour toute personne travaillant encore après 65 ans de ne plus cotiser au RRQ.

Pourquoi est-ce intéressant? Parce que toutes les années où vous avez cotisé comptent pour établir le montant de votre rente. Si vous travaillez encore à temps partiel après 65 ans à un salaire moindre, cela affectera la somme reçue annuellement. Arrêter de cotiser est donc un moyen de « fixer » le montant de la rente et permet de continuer à travailler (surtout à temps partiel) sans être pénalisé.

« Si j’avais un revenu de 65 000$ avant 65 ans et que je continue de travailler pour 20 000$ par an par la suite, ça diminuait le montant de la rente », explique François Martel, vice-président régional à la planification financière, Québec-est de l’Ontario-Atlantique à BMO.

Il prévient qu’il faut tenir compte et du salaire et du revenu maximal admissible pour calculer quelles seront nos meilleures années. Le calcul que Retraite Québec (qui gère le RRQ) effectue se base sur la proportion du revenu gagné sur le maximal admissible pour une année donnée.

 

Et si on continue?

« Continuer de cotiser pourrait aussi être bénéfique », affirme toutefois Normand Verville, vice-président à la planification fiscale et successorale à IG Gestion privée de patrimoine. Le RRQ retranche 15% des plus petits revenus dans son calcul de la rente. En cotisant de 18 à 65 ans (47 années), 15% donnent sept années de supprimées. Mais si on cotise entre 18 et 72 ans (52 ans), c’est presque huit années qu’elle enlèvera.

« Si quelqu’un a commencé à travailler plus tard ou a plusieurs années avec de faibles revenus au début et qu’ils continuent à travailler et à contribuer, ça peut leur donner quelques bonnes années avec de hauts revenus qui augmentent leur somme moyenne », dit-il.

 

Attendre ou prendre sa rente tôt?

Il s’agit de la question que toutes les personnes arrivant à la retraite se posent : dois-je attendre pour demander ma rente ou dois-je la prendre tôt?

Disons qu’ajouter deux ans à l’âge maximal pour la recevoir (il passera de 70 à 72 ans le 1er janvier) et la possibilité d’arrêter de cotiser au régime après 65 ans a ajouté à la complexité du débat pour plusieurs.

En échange de ces deux années supplémentaires, le gouvernement vous propose une bonification de 16,8% (0,7% par mois), ce « qui n’est pas négligeable », rappelle Normand Verville.

Cela changera probablement le calcul que les personnes à l’aube de la retraite font présentement au sujet de la rente du RRQ qu’ils recevront.

Si on attend jusqu’à 72 ans pour la réclamer, il faudrait 12 ans (donc jusqu’à 84 ans) pour rattraper les sommes non reçues de la RRQ entre 65 et 72 ans, avance François Martel. Sans compter l’inflation actuelle, qui gruge le pouvoir d’achat d’aujourd’hui et de demain, ce qui rapproche plus le nombre d’années supplémentaires pour rattraper le retard à 14.

« En tenant compte des tables de mortalité, qui indiquent que 50% des gens décèdent avant l’âge de 83 ans, le jeu n’en vaut peut-être pas la chandelle, plaide-t-il. La détermination du moment où prendre la rente est fonction de son flux de trésorerie, de sa longévité et de sa capacité d’épargne. ».

Il soutient qu’il faut une projection sur mesure pour chaque personne.

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