«Vendre en mai...», un dicton dont il faut se méfier

Publié le 18/05/2010 à 13:00

«Vendre en mai...», un dicton dont il faut se méfier

Publié le 18/05/2010 à 13:00

Photo : Bloomberg

Selon une croyance répandue, les rendements boursiers sont plus faibles de mai à septembre. D'où le dicton " vendre en mai et s'en aller " (Sell in May and go away).

Certains croient que cette tendance tire son origine de l'époque où les investisseurs aristocrates préféraient disposer de leurs revenus pour se distraire pendant la période estivale. D'autres soutiennent que l'activité économique faiblit l'été, période des vacances.

D'autres disent qu'il est mathématiquement prouvé que la croissance boursière est habituellement plus faible durant cette période. En effet, selon le site Internet Stock Trader's Almanac, un montant de 10 000 $ US investi chaque année dans le Dow Jones entre le 1er novembre et le 30 avril entre 1950 et 2008 aurait rapporté 474 305 $ US. Par contre, un tel placement n'aurait rien rapporté s'il avait été fait entre le 1er mai et le 31 octobre. Pire, l'investissement initial aurait fondu à 8 012 $ US!

Cela dit, l'épargnant qui aurait suivi ce dicton l'an dernier aurait perdu beaucoup d'argent. En effet, l'indice S&P/TSX a bondi de 16 % entre le 1er mai et le 31 octobre 2009. Sur un an, le S&P/TSX a affiché un rendement de 34,7 % au 30 avril 2010.

Ne vous fiez pas aux apparences

" Le problème, c'est que les conclusions de ce type sont souvent tirées d'une moyenne à long terme ", explique Jean-Philippe Tarte, responsable de l'option finance au baccalauréat à HEC Montréal.

" Dès qu'on modifie la période d'analyse ou le marché étudié, les conclusions ne sont plus les mêmes. Il est préférable d'appuyer ses décisions sur des facteurs rationnels plutôt que de s'en tenir à certaines formules magiques ", ajoute-t-il.

Mario Fortier, qui donne de la formation sur les marchés boursiers, souligne lui aussi l'importance de ne se fier qu'à la réalité, telle que nous la présentent les graphiques.

" La Bourse, c'est du cas par cas, dit-il. Le fait qu'un événement se soit produit quelques fois en mai ne suffit pas à en tirer une loi générale appliquée aveuglément. "

Vendre en juin ?

Intrigué par le dicton qui préconise de vendre en mai, Jean-Luc Landry, de Landry Morin Gestionnaires de portefeuille, s'est amusé à le soumettre à l'analyse des données historiques du marché canadien. Son analyse sur 20 ans a montré que le mois de mai est une des meilleures périodes boursières au Canada, après les mois d'octobre, novembre et décembre.

" C'est le pétrole qui change la donne, dit-il. Le prix de l'or noir a tendance à atteindre des niveaux plus élevés en février, mars, avril et mai. "

Cela dit, M. Landry ne va pas jusqu'à suggérer aux investisseurs de vendre leurs actions en juin. " Il ne s'agit que d'une moyenne à long terme ", dit-il. Par contre, il recommande d'utiliser cette tendance saisonnière dans une stratégie d'entrées ou de sorties graduelles.

Ainsi, si un épargnant verse un montant d'argent à son compte de courtage chaque année, il devrait le faire en septembre, afin de profiter de la poussée d'octobre, novembre et décembre. À l'inverse, s'il retire un montant une fois l'an, juin serait le meilleur mois pour le faire. Ces choix pourraient lui être profitables, non pas chaque année, mais sur une longue période.

 

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