GM en Bourse : bouclez bien votre ceinture !

Publié le 09/09/2010 à 12:00, mis à jour le 09/09/2010 à 12:03

GM en Bourse : bouclez bien votre ceinture !

Publié le 09/09/2010 à 12:00, mis à jour le 09/09/2010 à 12:03

Photo : Bloomberg

Les investisseurs qui sauteront dans la nouvelle aventure boursière de General Motors (GM) auront intérêt à contracter de solides assurances tous risques.

En effet, les experts doutent que le retour en Bourse de GM soit fructueux. Le marché hésitera à faire confiance au constructeur automobile américain qui a été sauvé de la faillite par l'injection de fonds publics en 2009.

Une récolte de 12 à 16 G$ US

Le projet d'inscription aux Bourses de Toronto et de New York déposé par GM le 18 août dernier ne précise ni le nombre d'actions qui seront émises ni leur prix d'émission. Toutefois, le constructeur automobile a annoncé qu'il prévoit recueillir de 12 à 16 milliards de dollars américains (G$ US).

Ce projet laisse de glace la quinzaine d'experts que nous avons interrogés. " Il s'agit d'une entreprise heurtée par la crise, détenue à la fois par ses dirigeants, par l'État américain, par l'État canadien, par le syndicat américain de l'automobile et par les créanciers ", souligne Constantine Kostarakis, portefeuilliste chez Pfiffner Management.

" Comment connaître l'objectif poursuivi par chacun de ces groupes ? Je préfère investir dans des entreprises simples et stables ", dit-il.

Angela Eaton, chef de la direction des placements de Seamark Asset Management, est sceptique elle aussi. " L'industrie automobile est peu attirante : c'est un secteur arrivé à maturité où la concurrence est forte, qui demande beaucoup de capital et qui n'est pas très rentable. De plus, GM est reconnu pour ses coûts de production plus élevés que la moyenne et pour ses autos d'une qualité discutable ", dit Mme Eaton.

Même les investisseurs habituellement attirés par les titres négligés par le marché ne sont pas intéressés par GM. " L'entreprise ne fait pas partie de mon univers de placement ", souligne Jean-René Adam, gestionnaire de portefeuilles d'actions nord-américaines chez Hexavest.

Le retour des bénéfices

De toute évidence, les investisseurs n'ont pas oublié les récents déboires de GM.

Avant de déposer son bilan le 31 mai 2009, l'ancien numéro un mondial du secteur de l'automobile pendant 77 ans affichait des revenus en baisse depuis des années et une dette qui s'élevait à 70 G$ US. Depuis lors, GM a fermé une douzaine d'usines, abandonné des marques non rentables (Hummer, Pontiac et Saturn), vendu Saab et obtenu des concessions des créanciers et des travailleurs. Par ailleurs, l'entreprise a mis à pied 49 000 personnes entre 2007 et 2009.

Le géant de l'automobile a recentré ses activités sur ses quatre marques principales : Buick, Cadillac, Chevrolet et GMC. Depuis, ces marques ont bénéficié du rebond du marché automobile.

Résultat : le constructeur a affiché un bénéfice au premier (0,9 G$ US) et au deuxième (1,3 G$ US) trimestres.

Aujourd'hui, le retour en Bourse de GM lui permettra de se défaire, du moins progressivement, de la tutelle de l'État. En effet, la participation de 73 % que détiennent les gouvernements américain (61 %), canadien et ontarien (12 %) lui a valu l'étiquette de " Government Motors ". Un nouveau président et chef de la direction vient de prendre les commandes : Dan Akerson, ancien dirigeant du groupe Carlyle, a remplacé le 1er septembre Ed Whitcare, qui a démissionné.

Malgré ce redressement, la multinationale a encore plusieurs défis à relever. " GM devra être solide non seulement en matière de qualité de produits, mais aussi en matière de structure financière ", affirme François Têtu, vice-président et conseiller en placement chez Valeurs mobilières Desjardins.

" Cest une industrie féroce et en mutation. Un placement dans les nouvelles actions de GM comportera un risque assez important. "

 

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